La vie de Simone Veil, icône de la vie sociale et politique française. Sa jeunesse, marquée par l’horreur du camp d’Auschwitz, définira pendant toute son existence ses combats, notamment pour les droits des femmes, et son engagement politique.

Il est toujours un peu embêtant de parler d’un drame biographique évoquant le destin d’une icône. Parce que l’intérêt envers cette personne dépasse souvent la réussite – ou pas – sur le plan cinématographique du film qui lui est consacré. Malgré quelques critiques assassines (et d’autres beaucoup plus favorables, il est vrai), Simone, le voyage du siècle a attiré en deux mois plus de deux millions de spectateurs dans les salles françaises. C’est dire l’impact qu’a toujours Simone Veil là-bas dans l’inconscient collectif.

Olivier Dahan, à qui l’on doit notamment un portrait d’Édith Piaf dans La môme (La vie en rose), qui a valu à Marion Cotillard l’Oscar de la meilleure actrice en 2008, de même qu’un film, beaucoup moins réussi, sur la princesse Grace de Monaco (avec Nicole Kidman), propose cette fois un récit non linéaire, où les grands évènements de la vie de Simone Veil se répercutent les uns sur les autres. En recréant d’abord son combat le plus connu, soit celui ayant mené à la dépénalisation de l’avortement en France en 1975, le cinéaste, qui a écrit le scénario de son long métrage en s’inspirant de l’autobiographie de l’héroïne (Une vie), rappelle à quel point cette dernière a dû faire face à l’hostilité des politiciens s’opposant à sa proposition de loi.

De l’horreur connue dans le camp d’Auschwitz lors de sa jeunesse jusqu’à son implication dans la lutte contre le sida au cours des années 1980 et 1990, en passant par son combat pour de meilleures conditions de détention dans les prisons, toutes les étapes névralgiques du parcours édifiant de Simone Veil sont ainsi évoquées. Dahan n’hésite cependant pas à forcer le trait parfois ni à appuyer ses effets dramatiques. Une approche plus sobre sur ce plan aurait sans doute mieux fait honneur à la personnalité de cette femme, disparue en 2017.

On parle beaucoup – avec raison – de la performance d’Elsa Zylberstein dans le rôle de Simone Veil adulte, d’autant que l’idée de ce film provient de l’actrice, mais il convient de souligner aussi la performance de Rebecca Marder, remarquable dans le rôle de cette femme d’exception dans ses années de jeunesse.

Simone, le voyage du siècle est essentiellement un film utile.

Simone, le voyage du siècle

Drame biographique

Simone, le voyage du siècle

Olivier Dahan

Avec Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez

2 h 20
En salle

6/10