Pietro Castellitto est le plus jeune des six réalisateurs italiens de la compétition officielle de la 80e Mostra de Venise. Il tient le rôle principal et dirige son père, le grand Sergio (vu au Québec dans Mafia inc.), dans Enea, film de gangsters campé à Rome, qui sera inévitablement comparé à Romanzo criminale de Michele Placido.

Luca Guadagnino (Call Me by Your Name) est l’un des producteurs de ce deuxième long métrage du cinéaste de 31 ans. L’histoire d’un jeune propriétaire de restaurant de sushis ambitieux, né dans une famille bourgeoise – son père est psychologue et sa mère, animatrice d’une émission littéraire à la télé –, qui arrondit ses fins de mois en faisant du trafic de cocaïne. À ses risques et périls.

PHOTO YARA NARDI, REUTERS

Pietro Castellitto, réalisateur du film Enea

Il y a plusieurs bonnes idées de mise en scène inventives dans cette œuvre audacieuse, même si certaines sont mieux exploitées que d’autres. L’influence de La grande bellezza de Paolo Sorrentino se devine dans des scènes de bacchanales où Enea (Pietro Castellitto, qui crève l’écran) se projette en futur Tony Montana du Scarface de Brian De Palma.

Mais qui trop embrasse mal étreint. Le scénario de Castellitto, malgré des répliques et scènes très comiques, s’égare dans de vagues considérations mal définies, jusqu’à une fin onirique plus ou moins bâclée. Reste l’audace, cette qualité trop souvent sous-estimée.

Linklater, fier syndiqué

De passage à Venise où il accompagne son plus récent film, Hit Man, Richard Linklater (Boyhood, la trilogie Before) a à son tour été questionné sur la grève des acteurs et scénaristes de Hollywood.

PHOTO VIANNEY LE CAER, VIANNEY LE CAER/INVISION/AP

Richard Linklater, réalisateur du film Hit Man

Hit Man raconte l’histoire, inspirée d’un fait divers, d’un policier texan en mission d’infiltration comme tueur à gages, qui s’amourache d’une de ses clientes. Son acteur principal et coscénariste Glen Powell (Top Gun : Maverick) a annulé sa présence au Lido, comme la quasi-totalité des vedettes américaines qui devaient fouler le tapis rouge devant le Palazzo del Cinema.

« Personne n’est content, mais c’est un peu ça, le problème. Lorsque vous êtes dans une industrie et que personne n’est content, il est peut-être temps de revoir les façons de faire et de proposer des choses qui pourraient être justes pour tout le monde. Je pense que quelque chose doit être concédé », a déclaré Linklater, qui se décrit comme un « fier syndiqué en grève ».