Louis Saia

Le réalisateur, scripteur, metteur en scène et dramaturge partage une amitié longue de plus de 50 années avec Marc Messier. « On avait un ami commun, Claude Meunier, et on s’est rapidement tenus ensemble tous les trois. On passait des nuits à parler de théâtre, du métier d’acteur ou de cinéma. »

Louis Saia lui a offert des rôles dans ses premiers spectacles. « Comme beaucoup d’acteurs à l’époque, Marc ne l’a pas toujours eu facile. À un moment donné, il travaillait au théâtre de Gilles Latulippe comme danseur. Or, Marc et la danse... Tout ce qu’il pouvait faire, c’était soulever les filles dans les airs !

Marc a fait partie de presque tous mes projets, dont le film Le sphinx pour lequel il aurait dû remporter un prix à mon avis, car il était extraordinaire. C’est un acteur qui est un peu sous-estimé.

Louis Saia

« Il a une faille dans le regard qui laisse croire que même ses personnages les plus méchants ont eu des blessures d’enfance, ce qui les rend sympathiques, ajoute-t-il.

« Pour faire une analogie avec le hockey, Marc est aussi bon pour scorer que pour passer. Il ne veut pas juste se mettre de l’avant. C’est pour ça que tous les acteurs adorent jouer avec lui. »

Éric Bruneau

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Éric Bruneau

C’est sur le plateau de la comédie télévisée Adam & Ève que l’acteur Éric Bruneau a croisé Marc Messier pour la première fois. « On est devenus amis instantanément ! On a le même genre d’humour de second degré. Je suis un bon spectateur pour lui ! Et il rebondit sur tout ce que je dis. Je lui parle chaque semaine.

Marc et moi avons aussi la même passion du métier. Son désir de jouer est intact à 76 ans. Il aime encore se mettre au défi, prendre des risques pour se mettre en danger. Je trouve ça beau. Et son amour de la création m’impressionne.

Éric Bruneau

« Sur un plateau, il met tout le monde à l’aise, ajoute-t-il. J’admire sa détente. Son ego est assouvi, ce qui le pousse à aller vers l’autre. Même si Marc est un gros morceau de la culture québécoise, c’est vraiment un joueur d’équipe.

« Lorsqu’on n’est pas trop pris par le travail, on joue aussi au tennis. Je connais peu de monde aussi en forme à 76 ans. C’est un athlète-né ! »

Édith Patenaude

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Édith Patenaude

La metteure en scène l’admet d’emblée : si on ne lui avait pas suggéré le nom de Marc Messier, elle n’aurait pas pensé spontanément à lui confier le rôle-titre de la pièce Le père. « Je le connaissais surtout pour ses rôles comiques. Je remercie le producteur Emmanuel Reichenbach d’avoir pressenti Marc, car j’ai découvert un acteur magnifique, inspiré et très ouvert à jouer des drames.

C’est inspirant pour tout le monde de travailler avec un acteur de ce calibre et de cet âge qui est resté si jeune d’esprit et de cœur. Comme la pièce est présentée comme une farce tragique par l’auteur Florian Zeller, il y a de la place pour de l’humour. Or, Marc me fait rire fort en répétition. Et souvent !

Édith Patenaude

« Le plaisir est essentiel dans mon travail, et Marc s’inscrit très bien là-dedans, ajoute-t-elle. C’est une personne gentille, qui manie très bien l’autodérision. C’est un homme tellement chaleureux, qui n’a pas peur d’essayer des choses auxquelles il ne s’attendait pas. C’est du bonbon de travailler avec lui ! »

Mani Soleymanlou

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Mani Soleymanlou

C’est par Éric Bruneau que l’acteur, dramaturge et metteur en scène Mani Soleymanlou a fait la rencontre de Marc Messier. « Lorsque j’ai monté ma pièce Neuf [titre provisoire], je cherchais des acteurs de plus de 60 ans et j’ai pensé à lui. Il a réfléchi beaucoup, mais a fini par dire : on le fait ! J’étais heureux de voir un acteur de sa trempe s’impliquer dans une création.

Lorsque j’ai mis en scène son solo, j’ai vu à quel point il était volontaire. Écrire un solo, c’est un gros risque à prendre, peu importe notre âge. Mais Marc est un joueur qui n’a plus rien à prouver. Je l’ai senti très heureux d’aller à la rencontre du public et très ému de recevoir autant d’amour.

Mani Soleymanlou

« Moi qui n’ai pas vu Broue, Les Boys ou Lance et compte, je ne suis pas impressionné par ses grands rôles, mais par l’humain qu’il est, ajoute-t-il. Il me jette à terre par sa grande culture littéraire et cinématographique, par sa curiosité, par sa jeunesse qu’on dirait éternelle. D’ailleurs, dans une soirée, c’est lui qui enterre tout le monde ! »