Deux fois par mois, La Presse présente les actualités dans le monde du théâtre, du cirque et de la danse, à Montréal et à Québec.

Premier spectacle à titre d’autrice d’Odile Gamache, Le magasin est une pièce qui rend hommage aux commerces de proximité. Une expérience sensorielle où l’on voit l’âme de la matière et des objets s’animer sur scène.

L’inspiration d’Odile Gamache pour son projet du Magasin, amorcé avec le directeur artistique du Prospero, Philippe Cyr, lui est venue au fil de ses déambulations, de jour comme de nuit, sur la Plaza St-Hubert. La conceptrice de décors a été interpellée par la quantité de locaux vacants, et de vitrines délaissées. « Avec l’efficacité et la popularité du commerce en ligne, c’est tout un aspect de la vie de quartier qui va disparaître avec la fermeture des commerces de détail. J’ai voulu montrer notre rapport concret avec les objets et la matière », dit-elle.

Son spectacle à l’italienne est un croisement entre le théâtre d’objets, la marionnette et l’installation. Il met en scène un magasin qui nous fait vivre son ultime soirée, sa dernière danse, son au revoir à sa marchandise. « Le magasin devient ici un personnage, poursuit-elle. Le public/client est invité à admirer les éléments qui composent sa vitrine : présentoirs rotatifs, marquise clignotante, socles d’allure antique et rideaux baroques. Je suis la manipulatrice et je fonctionne avec une artillerie théâtrale classique, très simple. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

La conceptrice Odile Gamache au Prospero la semaine dernière

Il n’y a rien de technologique dans le show. On est à fond dans l’artisanal !

Odile Gamache

La dématérialisation du quotidien

Odile Gamache veut créer un ballet d’objets hypnotique, dans une chorégraphie de textures, de tissus et d’ambiances lumineuses. Au cœur de sa proposition, il y a cette question simple : est-ce que la scénographie peut raconter une histoire durant une heure et générer des émotions chez le public ? Elle souhaite que ce dernier réponde par l’affirmative à la fin de la représentation. Car pour elle, concevoir un théâtre entièrement artisanal en 2024 est « une manière de résister à la dématérialisation de notre quotidien, à la distance qui s’est installée entre nous et la terre ».

Diplômée en scénographie de l’École nationale en 2013, Gamache est arrivée dans le milieu théâtral un peu par accident. « J’ai toujours été curieuse des formes et des objets en art. Je m’orientais d’abord vers l’architecture ou le design graphique. J’ai opté pour l’École parce que ma mère [Johanne Prégent] faisait un documentaire sur l’institution. »

Qu’est-ce qui est différent dans un spectacle lorsque l’autrice est aussi scénographe ? « Le résultat donnera un spectacle chaleureux et hypervisuel. Avec, à l’avant-plan, la lumière, le décor et les accessoires qui, à mon avis, nous parlent avec autant d’amour que les mots. »

Le magasin, du 16 au 27 avril, au Théâtre Prospero

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Je viendrai moins souvent

PHOTO VALÉRIE REMISE, FOURNIE PAR LE THÉÂTRE DUCEPPE

Camille Paré-Poirier dans la pièce Je viendrai moins souvent

C’est autour de discussions échangées avec sa grand-mère Pauline que l’actrice et dramaturge Camille Paré-Poirier a construit ce spectacle théâtral sur la réalité de la proche aidance. D’abord présentées sous forme de balado, ces conversations intergénérationnelles entre deux êtres profondément unis forment la trame de la pièce acclamée lors de son passage au Théâtre d’Aujourd’hui au printemps 2023.

À la Cinquième Salle de la Place des Arts, du 23 au 27 avril

Stéphanie Morin, La Presse

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PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

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Pourquoi s’assoit-on dans une salle de spectacle pour se faire raconter quelque chose qui n’est pas vrai ? Pourquoi en a-t-on besoin ? Ces deux questions sont au centre de ce spectacle solo imaginé par l’animatrice culturelle – et spectatrice professionnelle – Émilie Perreault. Dans cette courte forme présentée en formule 5 à 7 dans les coulisses du Théâtre Duceppe, elle revisitera notamment des spectacles qui l’ont marquée, de Mary Poppins à Robert Lepage. À savoir : le prix d’entrée inclut une bière et une collation !

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Stéphanie Morin, La Presse

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Pisser debout sans lever sa jupe

PHOTO HUGO B. LEFORT, FOURNIE PAR LE CTDA

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Ce spectacle-évènement est de retour au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui après un passage fort remarqué l’an dernier. Le metteur en scène Olivier Arteau et sa troupe de huit interprètes, danseurs et musiciens usent de l’autofiction, de la performance, de la musique et de la vidéo en direct pour « révéler le bagage culturel et sociologique de nos préjugés et de nos paradoxes ». Une soirée à forte teneur émancipatrice.

Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 25 avril au 3 mai

Stéphanie Morin, La Presse

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Esquive

PHOTO IRVIN ANNEIX, FOURNIE PAR LA TOHU

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Six acrobates réunis autour de trois trampolines repoussent les limites de la discipline dans le spectacle Esquive, présenté en première nord-américaine à la TOHU par la troupe française Le plus petit cirque du monde. Une structure offrant différents angles de vue permettra au public de savourer la virtuosité de ces acrobates pour qui le haut vol est devenu une seconde nature. Un ballet acrobatique destiné aux 6 ans et plus.

À la TOHU, du 24 au 28 avril

Stéphanie Morin, La Presse

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