C’était étrange de voir la patiente Olivia Marcoux (Marie-Lyne Joncas) minimiser sa vilaine chute dans un spa, qui lui a occasionné une fracture du crâne.

C’était également louche que son nouveau collègue de l’agence de publicité, David (Alex Trahan), refuse de quitter le chevet d’Olivia, de peur qu’elle ne révèle la « vraie » cause de sa blessure à la tête.

Puis, c’est devenu carrément bizarre et fascinant quand Olivia Marcoux, 31 ans, s’est préparé un snack en arrachant un morceau du calorifère en métal de sa chambre d’hôpital à Saint-Vincent. Un morceau aux bords tranchants qu’elle a avalé en grimaçant.

N’existe-t-il pas des moyens plus sûrs – et homologués par Santé Canada – pour combler une carence en fer ? Alerte au divulgâcheur : il s’agissait d’une pâte de sucre et non d’une vraie pièce de plinthe électrique, évidemment.

Pas besoin d’avoir dévoré les six saisons de Mon étrange dépendance sur Canal Vie (coupable !) pour comprendre ce qui se passe dans le cubicule de la salle des urgences de STAT. Olivia Marcoux souffre d’un trouble psychiatrique qui s’appelle le pica.

Les gens atteints de cette maladie ingèrent un paquet de substances non comestibles comme de la bourrure de coussin, des cheveux humains, des morceaux de verre, des cendres, des feuilles d’assouplisseur pour la sécheuse, des roches, du papier de toilette ou des produits ménagers.

« On passe notre temps à faire des recherches sur les cas les plus insolites de la médecine. Pour l’histoire d’Olivia, on a fait un amalgame de plusieurs histoires qui nous ont été racontées. C’est de la grande détresse. Et l’idée, ce n’est surtout pas d’en rire », explique la scénariste Marie-Andrée Labbé, aussi inspirée par le film américain Swallow, où la jeune héroïne avale des billes, des punaises à tableau et des batteries, entre autres.

C’est une règle cardinale et immuable dans STAT : l’auteure Marie-Andrée Labbé ne sème jamais d’indices inutilement. À l’arrivée à l’hôpital de la jeune conceptrice-rédactrice, son accompagnateur cherchait déjà sa montre à 20 000 $ et un collier demeurait introuvable au chalet où se déroulait le lac-à-l’épaule de leur agence de publicité. Des objets perdus que l’on retracera sûrement dans l’estomac de notre pauvre Olivia.

Et quand Olivia a lancé à Emmanuelle St-Cyr qu’elle trouvait « vraiment belle » sa chaîne, c’est clair qu’elle cherchait à assouvir sa pulsion avec le bijou de la cheffe urgentologue.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉMISSION STAT

Marie-Lyne Joncas dans une scène de STAT

Lundi soir, la scène ensanglantée de la toilette faisait mal à regarder. Même sentiment quand Olivia a glissé la chaînette de la cuvette dans sa bouche, avant de l’engloutir, nous avons tous frissonné devant nos écrans.

Maintenant, un détail anodin – mais peut-être pas – m’a frappé dans les trois derniers épisodes de STAT. Le collègue d’Olivia, celui qui parle toujours au cellulaire dans le corridor, n’utilise qu’un seul AirPod. Olivia aurait-elle ingurgité le deuxième en cachette ? Sous-question, ici : est-ce que le ventre d’Olivia se mettra à jouer le dernier disque d’Ariana Grande avant qu’elle passe au scan ?

Ça me paraît évident que les camarades publicitaires d’Olivia, compétitifs et jaloux, lui ont fait vivre un évènement traumatisant au chalet. Mais quoi exactement ?

Parlant de traumatisme, celui de l’attribution du poste de gestionnaire des infirmières est enfin terminé. C’est un nouveau personnage, Camille Arsenault (Martine Francke), qui a hérité de la tâche si convoitée, se faufilant devant Sophia (Ludivine Reding) et Daniel (Bruno Marcil), dont les campagnes mutuelles de salissage de réputation n’auront servi à rien, ah !

Condamnés à mourir, puis à vivre !

PHOTO FOURNIE PAR TÉLÉ-QUÉBEC

Gabriel (Antoine Olivier Pilon), Jimmy (Joakim Robillard) et (Noémie Leduc-Vaudry) dans L’air d’aller

Peu de gens ont vu L’air d’aller à Télé-Québec et c’est dommage. Cette comédie dramatique de l’auteur Jean-Christophe Réhel, qui suit des vingtenaires atteints de fibrose kystique, est charmante, douce, drôle et émouvante.

La deuxième saison, qui débute le mardi 19 mars à 21 h sur les ondes de Télé-Québec, recommence un an après la mort de Katrine (Catherine St-Laurent), alors que la commercialisation d’un nouveau médicament gonfle d’espoir le trio d’amis survivants, soit Cindy (Noémie Leduc-Vaudry), Gabriel (Antoine Olivier Pilon) et Jimmy (Joakim Robillard).

Ces trois jeunes adultes étaient convaincus de leur mort dans un avenir rapproché. Ils devront apprendre à se projeter dans l’avenir et même à rêver, ce qu’ils ne s’autorisaient pas, étant donné leur espérance de vie limitée.

Si la première saison de L’air d’aller, disponible gratuitement sur le site web de Télé-Québec, baignait dans la fureur de vivre des quatre protagonistes, la deuxième s’attardera aux conséquences de cette maladie incurable sur leurs proches.

Cindy tentera un rapprochement avec sa maman adoptive Odile (Dominique Quesnel). Jimmy, qui recevra la visite de cupidon, essaiera de percer la détresse de son frère Benjamin (Antoine Pilon) tandis que Gabriel posera un geste significatif avec son copain Nicolas (Iannicko N’Doua).

Bien sûr, la trame de fond de L’air d’aller est triste, mais jamais lourde. De jolies poffes d’humour ponctuent les épisodes, qui s’avèrent lumineux et poétiques.

En plus des jeunes acteurs doués, la distribution réunit des vétérans chevronnés comme Marc Béland, Anick Lemay, Denis Bernard et Sylvie Moreau.

En rencontre de presse lundi, le scénariste Jean-Christophe Réhel, également poète et romancier (Ce qu’on respire sur Tatouine, La blague du siècle) a révélé que ce deuxième chapitre de L’air d’aller sera le dernier. L’auteur de 34 ans a tout dit sur la maladie qui l’affecte et il souhaite s’attaquer à d’autres sujets.

Le premier épisode de L’air d’aller 2 se trouve déjà sur le site de Télé-Québec et les neuf autres y débarqueront la semaine prochaine. Au menu : drogues douces, death métal ainsi que Frisbee & Marmelade de Thierry Larose. Inspirez, expirez !