Dans le cadre de la Journée mondiale du théâtre pour l’enfance et la jeunesse, six groupes d’adolescents monteront sur les scènes de différents théâtres montréalais mercredi soir. La Presse a assisté à leur dernière répétition à la Maison Théâtre.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

« Les filles, on y va, s’il vous plaît ! », lance Isabelle Boisclair, directrice générale de la Maison Théâtre, à un groupe d’adolescentes qui tarde à entrer dans la salle de spectacle. En ce lundi soir, des élèves de première et de cinquième secondaire du Collège de Montréal et de Paul-Gérin-Lajoie se relaient sur scène pour réciter et peaufiner le texte qu’ils présenteront devant les publics de six institutions montréalaises mercredi, dont les théâtres Denise-Pelletier, du Nouveau Monde, du Rideau Vert et Aux Écuries.

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Cachés derrière le rideau, une vingtaine d’élèves de cinquième secondaire du Collège de Montréal attendent le signal. La fébrilité est palpable alors que des chuchotements et des rires nerveux se font entendre en coulisses. Au cours des dernières semaines, ils ont préparé un chœur d’une durée d’environ cinq minutes avec l’aide de leur enseignante Annick Terral et de l’artiste-médiatrice Charly Mullot.

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« On a eu une ou deux périodes de brainstorm où on donnait plein d’idées de sujets qu’on voulait aborder. […] Ce qu’on a fini par choisir, c’est de parler d’une relation toxique, quand tu t’abandonnes à une personne et qu’en même temps, tu perds tous les autres gens : le reste de ta famille, tes amis… », explique à La Presse Emilia Vincent, 16 ans, quelques minutes avant la générale.

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Si ses camarades et elle portent un bandeau rouge dans les cheveux, au cou, au poignet ou à la taille, c’est que le texte qu’ils livreront aux spectateurs du Théâtre Duceppe s’inspire d’un conte bien connu : Le petit chaperon rouge.

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À Espace Libre, les élèves de première secondaire du même établissement offriront une proposition bien différente. Cellulaires à la main, ils montent sur scène pour demander aux adultes une chose en apparence toute simple : « Écoutez-nous ! »

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« On n’en peut plus d’être oubliés. » « On n’en peut plus d’être ignorés. » « Vous nous entendez, mais vous ne nous écoutez pas. » À tour de rôle, les jeunes scandent une réplique qui semble tantôt s’adresser à leurs parents, tantôt à la société tout entière. « [L’artiste-médiatrice] Audrée Vachon, qui les a accompagnés, voulait vraiment que ce soit des phrases qui viennent d’eux », indique leur enseignante d’art dramatique, Annick Terral.

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« Ce qui m’a plu beaucoup dans le projet, c’était l’idée de laisser la parole aux jeunes, de leur permettre de s’adresser à un public qu’ils ne connaissent pas, poursuit-elle. Prendre la parole dans un théâtre, je trouve que ça prenait beaucoup de courage de la part des jeunes », affirme l’enseignante, visiblement fière d’eux.

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C’est la première fois que les élèves du Collège de Montréal performeront devant un public aussi nombreux. « Il va y avoir beaucoup de monde. On n’est pas habitués à ça », indique Cosmo Fortier, 17 ans.

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Le projet Rôle principal a été imaginé par l’équipe de la Maison Théâtre, qui cherchait un moyen original de souligner son 40anniversaire. Alors qu’on entend souvent que « les jeunes ne vont pas bien », elle a choisi de leur tendre le micro, explique sa directrice artistique, Sophie Labelle.

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Mercredi soir, « on aura sûrement un petit trac », avoue la jeune Emilia Vincent. Néanmoins, elle croit que pour ses amis du Collège de Montréal, de même que pour les élèves de l’école secondaire Paul-Gérin-Lajoie et pour ceux de sixième année de l’école Lanaudière qui participent aussi au projet, ces courtes scènes seront une expérience très enrichissante.