Leur spectacle, c’était aussi un peu le nôtre.

« Réponds/réponds quand je te parle en signes/quand j’éteins la lumière »

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Le rideau est à peine levé que le Club Soda au complet entonne la chanson de Lou-Adriane Réponds, avec laquelle les trois amis inaugurent la soirée. Construit de manière magnifiquement retorse, Le Roy, la Rose et le Lou​[​p] s’ouvre sur l’obligatoire portion feu de camp, qui arrive habituellement aux deux tiers d’un spectacle, un choix qui exemplifie bien comment le trio a su déjouer les attentes du public, pour encore mieux les satisfaire.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

En mode feu de camp avec Lou-Adriane

Et si la puissance émotive de ce spectacle repose principalement sur l’explosive vivacité de leurs répertoires, l’image que projettent les trois acolytes et leurs comparses y est aussi pour beaucoup. Difficile de ne pas voir apparaître les contours de nos propres riches amitiés dans les leurs.

Amies depuis l’âge de 9 ans, Lou-Adriane et Ariane ont des voix qui s’entremêlent avec une évidence divine. « Je ne suis pas très ésotérique, mais Ariane, c’est ma sœur cosmique », avait confié un peu plus tôt Lou-Adriane.

Des moments d’anthologie ? Thierry qui laisse la foule se charger du début des Amants de Pompéi. Tous les moments où l’un chantait les mots de l’autre. Tous les solos de guitare de Thierry, Ariane, Alexandre et Dominique. La version acoustique de Fille à porter, une chanson qui nomme quelque chose de l’expérience féminine sur lequel peu d’œuvres d’art arrivent à mettre le doigt.

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Des guitares

Et Ça va ça va, une chanson de Lou-Adriane d’une beauté à ce point pure qu’il serait aisé de croire qu’elle a été retrouvée dans les tiroirs de Pauline Julien. Une interprétation durant laquelle votre journaliste, comme beaucoup de spectateurs autour de lui, n’a pas su se retenir de craquer.

Recevoir puis donner

Sur scène, Lou-Adriane était vêtue comme la plus sensuelle des survivalistes, Thierry, comme un prof de philo au cégep, et Ariane, comme Superwoman, mais ils possédaient tous ce soir-là le superpouvoir d’abolir tout autour. C’est que leur passion pour le grandiose finit chaque fois, même dans leurs chansons les plus tristes, par ouvrir dans nos cœurs une fenêtre sur une sorte de lumière spéciale.

C’est que leurs refrains ne craignent pas de se mesurer à ce qui dans la vie inspire le plus la peur, mais semblent aussi constamment insinuer que la réponse à ces craintes qui nous tenaillent le ventre réside quelque part dans la musique elle-même. Dans la leur comme dans celle des autres.

« Je ne sais pas si vous savez ce que c’est de faire un spectacle avec les personnes que vous aimez le plus au monde », lancera Lou-Adriane au rappel, et même si nous n’étions pas sur les planches à leurs côtés, nous avions un peu, beaucoup, l’impression d’autant contribuer qu’eux à la magie de ce moment collectif, le frissomètre dans le tapis, l’œil humide et le corps (presque) aussi délié que ceux d’Ariane et de Lou-Adriane, dont chacun des regards et des mouvements ourdit un ensorcellement.

Ils seront tous les trois accueillis par des applaudissements, longtemps après la dernière note, lors de leur arrivée à la table de chandails et de disques.

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Lou-Adriane Cassidy, sous le regard conquis du public

« Ce qui me ramène toujours à l’essentiel, dans les moments de tension ou d’angoisse, c’est la communauté, c’est de jouer avec des gens dont je suis fière, avait confié Lou-Adriane. Tout ce que je demande, c’est de voir Ariane chanter et être émue, regarder Thierry faire un solo et sourire. J’ai envie de donner, parce qu’eux me donnent tellement. »

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