Jean-Pierre Ferland a souvent chanté l’amour, et le Québec aura l’occasion de lui déclamer le sien. La famille du chanteur au legs colossal, qui s’est éteint samedi dernier, a consenti à ce qu’il ait des funérailles nationales.

C’est ce qu’a annoncé lundi François Legault, sur le réseau social X : « En accord avec la famille, Jean-Pierre Ferland aura droit à des funérailles nationales. » Le premier ministre du Québec avait annoncé dimanche son intention de proposer des funérailles nationales pour un « grand bâtisseur de la chanson québécoise ».

« Même si Jean-Pierre Ferland nous a quittés, son œuvre va toujours rester dans nos mémoires. Monsieur Ferland, au nom de la nation québécoise, adieu et merci pour tout », avait alors déclaré M. Legault.

Sur les ondes d’En direct avec Patrice Roy, à ICI RDI, le fils de la voix ayant porté nombre de classiques, dont Je reviens chez nous et Un peu plus loin, en plus d’avoir marqué toute une génération avec l’album Jaune, a confirmé avoir accepté l’offre de Québec.

Bruno Ferland a raconté avoir été réticent à l’idée que son père ait des funérailles nationales. À la lumière de la déferlante d’amour dirigé vers le défunt, il a toutefois changé son fusil d’épaule.

Je m’attendais à quelque chose […], mais pas à de l’amour comme ça, vraiment pas.

Bruno Ferland

« Au début je n’étais pas pour ça [des funérailles nationales], mais depuis deux jours, je comprends – oui, il mérite des funérailles nationales. Je pense que c’est ça que les gens veulent, lui dire un dernier salut. » Les détails de la cérémonie n’ont pas été dévoilés dans l’immédiat. Une rencontre entre la famille de M. Ferland et le Protocole, qui gère notamment les activités entourant le cérémonial d’État, doit avoir lieu ce mardi.

Depuis l’annonce de la mort de Jean-Pierre Ferland, un concert d’éloges s’est fait entendre, provenant de figures tant culturelles que politiques. Ginette Reno a notamment affirmé avoir vécu les plus beaux moments de sa carrière au côté du natif du Plateau Mont-Royal.

Clémence DesRochers, l’une des plus vieilles amitiés professionnelles de Ferland, a quant à elle salué « un poète, un vrai ». « Il écrivait, et pour moi, c’est ce qui compte, les gens qui écrivent », a-t-elle confié à notre chroniqueur Mario Girard.

Lisez la chronique « Jean-Pierre et Clémence »

Sur une liste restreinte

Avec ces funérailles nationales, Jean-Pierre Ferland rejoindra une liste restreinte de 14 personnalités y ayant eu droit. Du lot, le plus récent a été Guy Lafleur, mort en avril 2022, précédé de Paul Gérin-Lajoie, en 2018. En 2016, René Angélil et Claire Casgrain ont également mérité cet honneur.

Karl Tremblay, chanteur des Cowboys Fringants, avait quant à lui été honoré par une cérémonie d’hommage national – une cérémonie laïque – en novembre dernier.

Le gouvernement du Québec a recours aux funérailles nationales pour souligner l’apport d’un défunt à la société québécoise. Quand elles sont acceptées par la famille du disparu, le drapeau est mis en berne le jour des obsèques, de l’aube au crépuscule.

Elles se distinguent toutefois des funérailles d’État – le cérémonial le plus formel –, généralement réservées aux anciens premiers ministres et au président de l’Assemblée nationale.

Lundi, à la demande du Bloc québécois, une minute de silence a été observée par les élus fédéraux à Ottawa, en l’honneur de Jean-Pierre Ferland, pilier de la chanson québécoise et francophone.