Jean-Pierre Ferland aura droit à des funérailles nationales, si sa famille le souhaite, a annoncé dimanche le premier ministre du Québec, François Legault.

(Re)lisez « Jean-Pierre Ferland (1934-2024) : une chance qu’on l’a eu »

« Même si Jean-Pierre Ferland nous a quittés, son œuvre va toujours rester dans nos mémoires. Monsieur Ferland, au nom de la nation québécoise, adieu et merci pour tout », a déclaré M. Legault, en conférence de presse dimanche. Le chanteur s’est éteint samedi après-midi, à l’âge de 89 ans.

Le premier ministre entrera en contact avec la famille de Jean-Pierre Ferland, afin de proposer des funérailles nationales à ce « grand bâtisseur de la chanson québécoise ».

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Le premier ministre du Québec, François Legault

François Legault se souvient d’avoir écouté en boucle l’album Jaune.

C’était extraordinaire. C’était aussi bon que les Beatles, mais c’était en français, c’était québécois, c’était à nous autres.

François Legault, premier ministre du Québec, au sujet de l’album Jaune

Plus récemment, pendant la pandémie, M. Legault a utilisé les paroles d’Envoye à maison pour rappeler aux Québécois de ne pas se contaminer. « Il avait repris lui-même devant les caméras ce message-là », s’est-il souvenu au sujet de M. Ferland.

Les dernières personnalités publiques à avoir eu des funérailles nationales sont René Angélil et Claire Casgrain en 2016, Paul Gérin-Lajoie en 2018 et Guy Lafleur en 2022. Karl Tremblay a eu pour sa part une cérémonie d’hommage national, soit une cérémonie laïque, en 2023.

« Un héritage immense, une peine immense »

En marge de la conférence de presse sur le Plan d’action sur le français, des ministres ont également tenu à dire un mot sur le départ de Jean-Pierre Ferland.

« Il nous laisse un héritage immense, une peine immense aussi. C’est quelqu’un qui a apporté une contribution exceptionnelle à la chanson et à la culture québécoises », a déclaré le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge.

La ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, a souligné la perte d’un « géant » et de « quelqu’un qui a marqué le Québec pendant des générations ».

« Il a su me toucher personnellement dès mon plus jeune âge », a dit la ministre, qui a passé deux mois en Argentine quand elle avait 9 ans. Lorsqu’elle avait le blues du Québec, elle écoutait l’album Jaune. « Je trouvais qu’il incarnait le Québec moderne, et ça me reconnectait. »

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, l’a remercié pour le bonheur qu’il lui a fait en chantant Une chance qu’on s’a à son mariage. « Il nous a fait vivre un très grand bonheur, un très grand moment d’émotion, et il l’a fait sans rien demander en retour. »

C’était un homme absolument authentique et généreux.

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation

Pour sa part, le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, a appris le départ de Jean-Pierre Ferland avec « un coup de barre à l’estomac ». « C’est un géant, c’est un monument, non seulement de la chanson québécoise, mais plus largement de la francophonie », a-t-il déclaré.

« Il n’est plus là sur cette terre, mais son œuvre est tellement forte et significative que je suis convaincue que ce qu’il nous laisse va rester pour toujours, comme notre langue, j’espère », a conclu la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron.