Le roman du terroir n’est pas mort. Avec son premier roman, La terre maternelle, Anne-Marie Turcotte veut redonner à la voix féminine sa place dans l’histoire de ceux (et celles) qui ont façonné le Québec.

Il y a eu La terre paternelle (Patrice Lacombe), roman du terroir que nombre d’étudiants ont eu le bonheur (ou le malheur, c’est selon) d’avoir à l’étude. Voici La terre maternelle, un roman qui veut remettre les pendules à l’heure sur la place qu’ont occupée les femmes notamment dans la colonisation des régions reculées du Québec, ici le Témiscouata, où vit notre héroïne, Anne.

Son coin d’arrière-pays, la jeune femme, qu’on rencontre alors qu’elle termine son secondaire, elle l’a dans la peau ; les eaux de la rivière Madawaska coulent dans ses veines. Sa langue française aussi, et ses régionalismes, qu’elle défend ardemment contre l’envahisseur anglophone. Elle porte en elle les histoires, contes et personnages colorés qui peuplent l’imaginaire de ses habitants et ont construit, autant que les colons de l’époque, le rapport au territoire.

Il y a de bons flashs dans ce roman, particulièrement dans ces histoires de famille et légendes orales que la narratrice nous transmet. Tout en racontant son quotidien au village, Anne aime se lancer dans de grandes envolées sur l’état de notre langue, son attachement à son territoire et à ses ancêtres. Mais, au bout du compte, ce personnage un brin candide manque de substance et la trame narrative est assez mince.

Quelque part entre roman d’apprentissage et du terroir, La terre maternelle ne nous épargne pas quelques lieux communs et abuse parfois des métaphores, mais on salue la volonté d’accorder le terroir au féminin, à travers la quête identitaire d’une jeune femme qui ne veut pas perdre ses racines.

La terre maternelle

La terre maternelle

XYZ

208 pages

6/10