Ces derniers mois, on a eu droit à plusieurs romans qui parlent d’art – on pense à Veiller sur elle, Les yeux de Mona, L’inconnue du portrait. Ce premier roman d’un réalisateur et directeur artistique français imagine le projet fou de la restauration de La Joconde.

Projet fou parce qu’il déclenche des débats enflammés entre ceux qui ne veulent pas que l’on touche à l’un des tableaux les plus célèbres au monde et ceux qui croient que la peinture est en train de disparaître avec le temps derrière une marée verdâtre causée par l’oxydation de ses vernis. Au cœur du roman se trouve le conservateur du musée Aurélien, qui se voit confier les rênes de cette mission périlleuse et qui doit dénicher, malgré ses propres hésitations, l’artiste qui saura la réaliser. Si l’on s’intéresse au milieu muséal et aux œuvres d’art, on aimera cette plongée dans les coulisses (fictives) de l’illustre musée parisien, où il est question de stratégies de marketing et de communication, de taux de fréquentation ainsi que de détails très techniques sur la restauration d’œuvres d’art. Mais au-delà de la « Jocondemania » qui se dessine dans le roman autour de l’œuvre mythique de Léonard de Vinci se dévoilent également d’autres enjeux comme la marchandisation de l’art au nom du rendement. Un sujet audacieux quand on songe à toutes les grandes restaurations qui ont tourné au fiasco et aux défis très actuels que doivent affronter les musées pour survivre financièrement.

Paul Saint Bris sera de passage à Montréal la semaine prochaine à l’occasion du festival Metropolis bleu, le temps d’une discussion avec Éric Chacour à la librairie Gallimard (le 25 avril à 12 h) et d’une table ronde à l’Hôtel 10 (le 27 avril à 13 h).

L’allègement des vernis

L’allègement des vernis

Philippe Rey

349 pages

6,5/10