« Durant les dix dernières années, t’étais à un cheveu de la mort. » L’orthopédiste de Granby n’y va pas de main morte avec son jeune patient de 15 ans ; la fracture à la vertèbre cervicale subie lorsqu’il s’amusait, enfant, dans la cour de sa gardienne aurait pu le tuer. Le jeune Will Bill réalise alors qu’il vivait « comme dans un champ de mines ».

Après trois romans (Townships, Épique et Dixie) et un recueil de nouvelles (Le basketball et ses fondamentaux), William S. Messier s’aventure pour la première fois dans le récit de soi avec Le miraculé, qui raconte les moments où il aurait pu y laisser sa vie : lors d’un match de basketball, dans un accident d’auto, dans la cour familiale. Originaire de Cowansville et ayant grandi à Granby, l’auteur plonge dans ses souvenirs et retourne dans les Cantons-de-l’Est pour raconter son adolescence dans cette ville « bien ordinaire ». L’insouciance que dégage cette époque si grande en émotions et vive en souvenirs fait la force des histoires, écrites avec des phrases rythmées et une plume vivante. « Je suis presque mort, sans le savoir, pendant dix ans. »

Le miraculé est un livre sur la mort, mais surtout une célébration de la vie dans ses petits moments. « J’écris ce livre pour me rappeler pourquoi il faut vivre comme si chaque jour était une victoire. Pourquoi on écrit des histoires, on danse, on joue au basketball. [...] On passe chaque jour à un doigt de la mort. C’est pourquoi il faut vivre ostie comme si chaque seconde était une victoire. » Une leçon de vie qu’on entend somme toute souvent. N’empêche qu’il a raison.

Le miraculé

Le miraculé

Le Quartanier

180 pages

7/10