Alexis, acteur célèbre dans la quarantaine, entretient des relations problématiques avec les femmes. Aurore, mère de famille monoparentale, en a soupé des relations avec les hommes et se réfugie en montagne avec son fils. Western, c’est l’histoire de la rencontre improbable de ces deux personnages en fuite.

Le western, c’est aussi la trame dans laquelle l’auteure situe ce duel. Une métaphore parfois plaquée, parfois réussie. La qualité de ce roman repose surtout sur l’acuité du regard de Maria Pourchet qui passe les relations hommes-femmes aux rayons X du mouvement #metoo.

Les hommes ne sortent pas nécessairement gagnants de ce duel. Pourchet n’épargne ni leurs petites et grandes lâchetés, ni leurs abus, ni leur ego… Quant à Aurore, elle incarne la lassitude et l’amertume des femmes qui courent du matin au soir, « métro-boulot-enfants-amants-dodo », dans une ronde folle qui les laisse souvent insatisfaites et frustrées.

L’auteure est titulaire d’un doctorat en sciences sociales et ça se voit : Western propose une vraie analyse de la condition humaine, des relations amoureuses hétérosexuelles et de l’aliénation liée au monde du travail. Des thèmes riches qu’elle abordait déjà dans ses précédents romans, de Toutes les femmes sauf une à Feu en passant par Les impatients.

La plume de Pourchet est acerbe, empathique et piquante. Elle dégaine et atteint sa cible, comme dans les westerns…

Il y a une parenté entre Western, le Cher connard de Virginie Despentes et Le cœur synthétique de Chloé Delaume. Si vous avez aimé ces deux romans, vous aimerez Western, un incontournable de la rentrée, en lice pour le Goncourt.

Western

Western

Stock

304 pages

8/10