Tout sépare Elias et Justine. Ou plutôt, rien ne les unit. En apparence, du moins.

D’un côté : Libanais d’origine, homosexuel dans le placard, le premier a 25 ans et la vie devant lui. Montréalaise dans la mi-trentaine, Justine vient quant à elle de se faire planter par l’homme de sa vie, ou plutôt le futur père parfait de ses enfants. Et pourtant, un lieu unique les unit, une chimie inexplicable et peu exploitée en littérature, j’ai nommé : l’amitié gars-fille. À tel point que cette Justine ira jusqu’à proposer à son Elias de fonder une famille avec elle, hors norme, certes, dans une case toute contemporaine.

Samuel Larochelle, prolifique auteur et journaliste, nous arrive avec ce récit assez inédit, quoique très moderne. Sans doute le plus abouti de sa carrière, et le plus ambitieux, de son propre aveu. Assurément woke, diront certains. Le roman a déjà fait jaser, malgré lui et pour les mauvaises raisons, sa couverture, on s’en souvient, ayant visiblement et à l’insu de son auteur été générée par intelligence artificielle (un personnage semble y avoir trois jambes).

Si l’auteur passe un peu vite sur ce coup de foudre méconnu auquel on peine à croire au début, et si certains dialogues sonnent un peu plaqués (ou trop bien pensés), Samuel Larochelle a le mérite de nous plonger ici et à deux pieds dans un univers fascinant, brûlant d’actualité (osé par moments), qu’on imagine fort bien transposé, qui sait, un jour sur un écran.

Elias et Justine

Elias et Justine

Druide

423 pages

7/10