Après avoir soufflé sur les braises du monde littéraire avec Flammes, l’Australien Robbie Arnott réalimente les rayons des librairies d’une nouvelle bûche, également sculptée en forme de conte pour adultes.

Cette fois-ci, il trempe sa plume dans les eaux de mythes pour féconder un héron fabuleux, au corps composé de gouttelettes et de vapeur, capable de provoquer autour de lui la pluie et le beau temps – littéralement, comme au second degré.

Nombreux sont ceux à douter de l’existence de cet animal légendaire, mais Ren, femme vivant en ermite dans les montagnes, l’aurait déjà aperçu, il y a fort longtemps. C’était bien avant le coup d’État, dans ce pays non identifié, qui l’a poussée à la réclusion sauvage. Le hic, c’est que la haute hiérarchie des insurgés croit elle aussi en la réalité de cette créature fabuleuse, convaincue qu’elle pourrait lui être utile. Sur fond de climat qui se détraque, une traque s’amorce, menée par une militaire qui n’en est pas à sa première rencontre hors de l’ordinaire.

Bien équilibré, esquissant des enjeux contemporains sans lourdeur, mettant en scène personnages et êtres mythologiques attachants, et malgré quelques scènes clichés semblant calquées sur de mauvais réflexes cinématographiques, L’oiseau de pluie nous plonge dans une histoire captivante à la croisée du merveilleux et de la cruauté, miroir déformant de notre monde. Le souligner est rare, mais la superbe couverture de cette édition représente fort bien l’atmosphère du récit, empreinte de paysages grandioses où gronde la souffrance.

L’oiseau de pluie

L’oiseau de pluie

Alto

328 pages

7,5/10