À la mort de son amie Barbara et de son mari dans un accident de voiture, celle que ses collègues surnomment Némo, pour sa propension à faire des blagues, hérite des trois enfants de ceux-ci qu’elle élève avec son « chum à roulettes » dans une ancienne clinique située au-dessus d’une pharmacie.

Reconnue pour son travail en littérature jeunesse, Amélie Dumoulin transpose sa plume colorée et son amour pour les personnages non conformistes dans un premier roman pour adultes. Son livre romandamour est un clin d’œil si assumé aux romances à l’eau de rose des Éditions Harlequin qu’elle en parsème son ouvrage de quelques délicieux extraits et de micropoèmes bricolés à partir de ces mots volés. Elle en détourne les codes surtout, en rejetant leur prose chevaleresque au profit d’une langue orale, crue, dépourvue de fioritures.

Et il n’y a rien d’insipide dans ce romandamour, constitué de la correspondance à sens unique que Némo entretient avec « Barb » dans son joli carnet Moleskine parsemé des étoiles trouvées par terre. De « Tata cool », elle est devenue, bien malgré elle, une « ptite mère québécoise inquiète » pour ses rejetons. Mais malgré toute la grandeur du drame sur lequel s’assoit le récit, c’est avec humour et autodérision que cette trentenaire raconte ses angoisses, ses questionnements, ses moments de folie et surtout sa romance extraconjugale avec un séduisant collègue surnommé Brossard qui s’avérera beaucoup moins preux chevalier qu’anticipé !

Voilà une lecture légère qui n’esquive pas les thèmes sérieux. Un passage à l’âge adulte réussi pour Amélie Dumoulin.

romandamour

romandamour

Québec Amérique

168 pages

7/10