Ah ! Quelle belle ville que Venise, avec ses canaux et ses bâtiments majestueux ! Mais voilà, Donna Leon persiste à nous entraîner dans les tréfonds de la Sérénissime, où sévissent la cupidité et la cruauté.

Heureusement, l’auteure américaine injecte toujours une légère touche d’humour et beaucoup de tendresse à ses romans policiers. Les masques éphémères, la dernière enquête de son personnage fétiche, le commissaire Guido Brunetti, ne fait pas exception.

Cette fois-ci, des inconnus abandonnent deux étudiantes américaines, gravement blessées, sur le quai d’un hôpital vénitien. La police retrouve rapidement les jeunes hommes en question, mais plusieurs détails intriguent le commissaire Brunetti. Il décide de faire une enquête approfondie pour découvrir peu à peu un sordide trafic.

Comme toujours, Donna Leon construit parfaitement bien son intrigue et crée des personnages complexes, modelés par des expériences de vie souvent difficiles. Ainsi, le commissaire Brunetti peut-il se fier au chef local de la Guardia Costiera, le capitano Ignazio Alaimo, originaire de Naples ? Les garçons qui ont abandonné les étudiantes avant de déguerpir sont-ils vraiment des sans-cœur ?

L’auteure continue à dresser un portrait sans pitié des aspects les plus sombres de Venise. Elle entraîne les lecteurs dans des quartiers durs, situés à l’écart des circuits touristiques.

Mais comme les romans précédents de Donna Leon, Les masques éphémères regorge d’humanité. Guido Brunetti, un homme de famille, ne peut s’empêcher d’éprouver un certain sentiment paternel envers des jeunes qui se trouvent mêlés à des affaires qui les dépassent et qui éprouvent des sentiments qu’ils peinent à comprendre. Le roman de Donna Leon laisse une impression un peu douce-amère, mais essentiellement émouvante.

Les masques éphémères

Les masques éphémères

Calmann-Lévy Noir

338 pages

7/10