Littérature française
Vivre vite, Brigitte Giraud
Celle qui a remporté le prix Goncourt en novembre pour ce titre revient ici sur les circonstances qui ont mené à la mort de son mari à moto, il y a plus de 20 ans. Un récit bouleversant, d’une dureté implacable, où elle remonte le fil du temps en ressassant les évènements qui ont précédé l’accident et en jouant au jeu cruel de ce qu’elle appelle la « litanie des si », qui l’a obsédée pendant des années.

Vivre vite
Flammarion
208 pages
Quand tu écouteras cette chanson, Lola Lafon
L’écrivaine française a fait l’expérience de passer une nuit dans l’Annexe du musée Anne Frank, à Amsterdam, où l’adolescente s’est terrée pendant plus de deux ans avec sa famille pour échapper aux nazis, pour écrire ce texte émouvant qui a fini par servir d’exutoire à ses propres fantômes du passé. On ne verra plus jamais l’histoire d’Anne Frank de la même façon après l’avoir lu.

Quand tu écouteras cette chanson
Stock
249 pages
La Treizième Heure, Emmanuelle Bayamack-Tam
Ce roman audacieux, récompensé par le prix Médicis, aborde de front la question de l’identité de genre à travers les voix de Lenny, fondateur d’une Église millénariste et inclusive en plein cœur de Paris, de sa fille adolescente et de la mère de celle-ci. Une lecture hors des sentiers battus, qui offre une réflexion inédite sur une question on ne peut plus d’actualité : peut-on vraiment être qui on veut, même aujourd’hui ?

La Treizième Heure
P.O.L
512 pages
Une somme humaine, Makenzy Orcel
Ce roman absolument envoûtant s’est fait remarquer cet automne en se hissant parmi les quatre finalistes du prix Goncourt. On a été happée par la plume sublime de l’écrivain haïtien qui raconte, comme d’un seul souffle, le destin d’une jeune femme qui cherche la mort à Paris après avoir tout tenté pour se trouver une place dans un monde où, depuis son enfance, elle n’a connu que le rejet.

Une somme humaine
Rivages
624 pages
Beyrouth-sur-Seine, Sabyl Ghoussoub
Même si le ton est tout à fait différent, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre ce roman autobiographique et celui d’Alain Farah, Mille secrets mille dangers. Ici aussi, un immigrant de deuxième génération prend la plume pour remonter le fil de son histoire personnelle à travers celle de ses parents et de son pays d’origine, le Liban. Un roman touchant qui a valu au journaliste franco-libanais le prix Goncourt des lycéens il y a quelques semaines.

Beyrouth-sur-Seine
Stock
308 pages
Littérature étrangère
Crossroads, Jonathan Franzen
L’écrivain américain prouve une fois de plus son grand talent en revenant à son thème favori, la famille américaine dans toutes ses contradictions ; on est ici en banlieue de Chicago, avec un père pasteur et la guerre du Viêtnam qui déchire le pays. Un incontournable pour tous ceux qui ont aimé Les corrections et Freedom, à lire de concert avec le plus récent roman de l’Australienne Liane Moriarty, Set et match !, également paru cette année.

Crossroads
Éditions de l’Olivier
801 pages
Les hommes ont peur de la lumière, Douglas Kennedy
Ce roman sombre et captivant est sans doute l’un des meilleurs titres de Douglas Kennedy, avec toute sa trilogie de La symphonie du hasard, depuis L’homme qui voulait vivre sa vie. L’écrivain américain y aborde la question du choix – les chemins dans la vie qu’on choisit d’emprunter, ces décisions qui changent irrémédiablement une destinée de même que le débat autour de l’avortement qui fait rage aux États-Unis actuellement. Une œuvre magistrale.

Les hommes ont peur de la lumière
Belfond
264 pages
L’été où tout a fondu, Tiffany McDaniel
Ce titre est le premier roman de Tiffany McDaniel, l’autrice de Betty, qui nous entraîne encore une fois dans l’Ohio rural de son enfance. Récit initiatique porté par une plume d’une grande maturité, il évoque la perte de l’innocence, la peur de l’autre et les dérives d’une foi aveugle dans un passé pas très lointain qui nous éclaire sur la société américaine. Une jeune écrivaine prometteuse dont il faut absolument lire les romans publiés et ceux à venir.

L’été où tout a fondu
Gallmeister
480 pages
Billy Summers, Stephen King
Que vous ayez déjà lu Stephen King ou non, que vous soyez fan ou non, si vous aimez les suspenses lents qui réussissent à vous garder en haleine alors même qu’il ne s’est encore rien passé, il faut lire Billy Summers. Le rythme et l’atmosphère rappelleront à ceux qui l’ont lu Leur domaine, roman de Jo Nesbo à la frontière entre le polar et le thriller psychologique. Un roman inoubliable sur les ravages causés par les traumatismes d’enfance et ceux qu’on s’impose.

Billy Summers
Albin Michel
560 pages
L’eau du lac n’est jamais douce, Giulia Caminito
Cette année a été particulièrement prolifique du côté des traductions en littérature italienne, nous offrant d’excellents titres comme Après la pluie, de Chiara Mezzalama, Béni soit le père, de Rosa Ventrella, ou encore Une amitié, de Silvia Avallone. Ce deuxième roman de la jeune Giulia Caminito, dans la lignée du bouleversant Pays des merveilles, de Giuseppe Culicchia (paru en 2004), nous transporte dans l’Italie des années 1980, dans un décor à l’envers des cartes postales.

L’eau du lac n’est jamais douce
Gallmeister
352 pages