Qu’il s’agisse de L’empereur, de 5e Rang, d’À cœur battant, des Bracelets rouges, de Doute raisonnable, de Larry, d’Alertes, de Plan B 4 ou de L’échappée, ne comptez pas sur ces séries québécoises pour vous requinquer cet hiver.

Nos talentueux auteurs ont simultanément trempé leur plume dans une encre glauque, dure, violente et cafardeuse. À toutes les chaînes, nous assistons à une succession de viols, d’agressions épouvantables, de meurtres crapuleux, de fusillades horribles, de maladies atroces, de graves dépendances à la dope ou d’ados cancéreux en phase terminale.

C’est normal de ressentir une grosse déprime nimbée d’anxiété ? Oui, absolument. Je ne suis peut-être pas docteur, mais j’opère, pour citer un slogan de t-shirt d’Humeur Design.

Vous remarquerez aussi que la couleur des images qui défilent dans nos écrans s’assombrit en même temps que les intrigues. Plusieurs scènes de Chouchou se déroulaient dans une pénombre qui nous forçait à plisser les yeux – ou à ajuster les niveaux de contraste de nos télés.

Même constat pour The Handmaid’s Tale ou The Last of Us : plus les protagonistes souffrent, plus les décors oscillent entre le brun foncé, le noir corbeau ou le gris souris.

Heureusement que des « poffes » comiques allègent les grilles horaires. Sans Léo, Les mecs, Sans rendez-vous, Le bonheur, Complètement lycée ou L’œil du cyclone, on tomberait tous en état de dépression catatonique.

On sent toutefois que nos réseaux, après cette longue phase démoralisante, poussent pour remonter notre sérotonine collective. Les quatre nouveaux épisodes d’Un gars, une fille sortent jeudi sur l’Extra de Tou.tv et François Bellefeuille tournera l’été prochain une sitcom qu’il a coécrite avec Olivier Thivierge à propos d’un vétérinaire chouchou des médias qui se réfugie aux Îles-de-la-Madeleine pour fuir un scandale télévisuel canin, oui, oui.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE FRANÇOIS BELLEFEUILLE

François Bellefeuille et les artisans de la comédie Temps de chien

La série, découpée en 12 épisodes de 30 minutes, s’appelle Temps de chien et atterrira sur l’Extra de Tou.tv à l’automne, pour une diffusion à la télé de Radio-Canada prévue en janvier 2024.

François Bellefeuille y campera le DAntoine Meilleur, un mélange de Sébastien Kfoury et de Ricardo Larrivée.

Le DMeilleur exploite un hôpital vétérinaire réputé et il gère un empire de produits pour les bêtes poilues. En direct à la télé, le vétérinaire vedette provoquera un scandale avec un cabot (pas de divulgâcheur ici), qui le forcera à vendre sa clinique et les parts dans sa lucrative entreprise à son éternel rival, le DJolicœur (Ariel Ifergan), un personnage narcissique, opportuniste et moins charmant.

Annulé par le milieu artistique et animalier, le DMeilleur se réfugiera dans la maison d’été de la productrice de ses émissions, Manon (Nathalie Bruère), située aux Îles-de-la-Madeleine.

Isolé, dépouillé de ses contrats, le vétérinaire déchu décrochera un boulot à la clinique du DArmand Lapierre (Gaston Lepage), un homme de la vieille école qui lève le coude et qui soigne tous les animaux, petits comme grands.

La femme du DMeilleur, la terre à terre Kim (Émilie Bibeau), qui travaille comme psychologue en relation de couple, le rejoindra pour les vacances estivales.

« Antoine Meilleur est un homme charismatique et anxieux, qui a de la difficulté à dire non. C’est aussi un bon père de famille. J’aime penser que c’est un rôle près de moi », explique François Bellefeuille, qui a débuté à la télé comme chroniqueur vétérinaire à l’émission Le show du matin de Gildor Roy sur les ondes de V.

En entrevue, l’humoriste et scénariste François Bellefeuille ne cache pas les influences de 4 et demi… dans son écriture. Il a également étudié la médecine vétérinaire avec Sébastien Kfoury à l’Université de Montréal.

L’équipe de Temps de chien se rendra trois semaines aux Îles-de-la-Madeleine pour capter les images extérieures sous la houlette du réalisateur François St-Amant (Entre deux draps).

Parlant d’Entre deux draps – et des émissions qui rehaussent le moral –, une quatrième saison se peaufine actuellement. Nous la verrons en septembre sur Noovo.

Le créateur de l’émission, Mathieu Pepper, songe à tirer la plogue (non !) pour se consacrer à son spectacle solo. Selon mes taupes, autant le diffuseur que le producteur espèrent le convaincre (oui !) de ne pas abandonner cette idée qui donne des vignettes géniales.

On l’a vu avec la popularité planétaire de Ted Lasso. Nous avons besoin de séries drôles et amusantes, qui n’évoquent aucune tragédie ni pandémie. Perso, je m’ennuie d’émissions furieusement divertissantes comme Scandal ou Inventing Anna.

Au rayon pur bonheur, Radio-Canada concocte La candidate de l’auteure Isabelle Langlois (Lâcher prise) avec Catherine Chabot dans le rôle d’une technicienne en pose d’ongles qui se retrouve, à l’instar de Ruth Ellen Brosseau, députée bien malgré elle. Cette comédie, d’abord relayée sur l’Extra à l’automne, comportera dix épisodes d’une heure.

Par contre, c’est bel et bien fini pour Les mecs après trois ans à l’antenne : l’épisode du 15 mars fermera définitivement le chapitre télévisuel de ces quatre adulescents. Le bar de Natalie (Julie Ménard) risque aussi de fermer sans ses quatre meilleurs clients, mais ça, c’est une autre histoire.