Ce moment télévisuel tant redouté, qui nous fait vieillir collectivement de 102 ans, vient de se produire. La moitié de la minisérie L’empereur de Noovo se déroule en 2005, ce qui la classe théoriquement dans la catégorie des séries d’époque, qui nécessitent une reconstitution historique rigoureuse.

Oui, oui. Comme Ovila dans Les filles de Caleb qui chauffait les briques pour la carriole, l’année 2005 vient avec ses modes et ses mœurs, qui n’existent plus aujourd’hui, Dieu merci.

Dans L’empereur, qui décolle le mercredi 11 janvier, à 20 h, sur les ondes de Noovo, les personnages de 2005 dansent sur du DJ Champion, sirotent des cosmos, capotent sur la cuisine moléculaire, pianotent sur des BlackBerry ou déplient des téléphones à rabat.

En 2005, Twitter, Facebook et Instagram n’existaient pas et, en cette période post Sex and the City, c’était cool et encouragé, pour les femmes, d’être « one of the boys ».

Voilà où s’amorce L’empereur de la scénariste Michelle Allen (Fugueuse, Pour Sarah), qui raconte en neuf épisodes d’une heure la construction d’un agresseur sexuel sévissant dans le milieu publicitaire. L’intrigue valse ainsi entre 2005, où il attaque pour la première fois, et 2015, où il tombe de son piédestal. Volontairement, l’auteure a planté son histoire avant l’émergence du mouvement #moiaussi.

Et ce qui confronte dans L’empereur, c’est que l’agresseur n’est pas un vieux bonhomme gluant et répugnant ou un mononcle cochon aux mains baladeuses. L’homme problématique – l’empereur du titre de l’émission – s’appelle Christian (excellent Jean-Phillipe Perras), la recrue d’une grosse agence de pub dirigée par Antoine (David Boutin), un boss de la vieille école, celle de 2005, qui aime la cocaïne et les filles sexy dans les annonces de savon.

En couple avec la parfaite Olivia (Geneviève Boivin-Roussy), Christian se prépare à devenir papa. Il est brillant, gentil, doux, charismatique, attirant et il tombe dans l’œil de la réceptionniste de l’agence, Manuela (Noé Lira). Après une fête poudrée et arrosée, Christian raccompagne Manuela à son appartement et il force la note, dans une zone de gris, pour coucher avec elle. Un accident de parcours, une erreur, plaide Christian.

Dix ans plus tard, en 2015, où se passe l’autre moitié de la minisérie, Christian flotte sur un immense nuage de succès. Il dirige une méga-agence de pub et a même ouvert une maison de répit pour les parents d’enfants malades. Un vrai saint, quoi.

Mais peu de temps après un évènement mondain piloté par Christian, oups, une première femme le dénonce à la police pour viol. Une autre victime se manifeste. Et une autre. Le monde de Christian s’écroule et son aura perd toute sa puissance. Comment a-t-il pu opérer pendant toutes ces années dans l’impunité et l’omertà ?

Le cœur du récit de L’empereur se trouve là. Mais ce n’est pas évident d’articuler neuf heures de télévision sur le mythe fondateur d’un agresseur, il faut le dire. Le premier épisode, habilement réalisé par Adam Kosh (Une autre histoire), n’est pas le meilleur et il accroche mal notre attention. On se demande ce que veut nous raconter Michelle Allen et pourquoi on devrait enfiler le reste de la série à propos d’un homme qui multipliera sans gêne les proies.

Heureusement, le deuxième épisode se termine sur un bon punch, qui nous donne le goût de visionner le troisième. Point positif : cette série réunit d’excellents acteurs comme Madeleine Péloquin, Jean-François Nadeau et Macha Grenon, parfaite en patronne de son époque, comme Marie-France Marcotte dans Avant le crash.

Mais il manque à L’empereur un crochet efficace pour nous hameçonner solidement et nous tirer vers la fin. Cela dit, ce n’est pas mauvais. Ce n’est toutefois pas du calibre de Chouchou, qui a brillamment abordé une thématique tout aussi délicate cet automne.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Naïla Louidort

D’autres célébrités dévoilées

Nostradumas se sent généreux, à quelques jours de Noël. Voici donc les noms de deux personnalités du showbiz québécois qui entreront vraisemblablement dans la maison de Big Brother Célébrités 3, selon mes espions.

Première personne : la comédienne Naïla Louidort, que l’on a découverte dans le téléroman Toute la vie à Radio-Canada. La jeune actrice a ensuite enchaîné les rôles dans La faille 2, 5e Rang, Chaos, Les bracelets rouges et L’empereur. C’est d’ailleurs étonnant qu’elle choisisse de se retirer temporairement des tournages de télé pour participer à une téléréalité. Son agence n’a pas répondu à ma demande d’entrevue.

Deuxième candidat potentiel : l’acteur Martin Larocque. Ce serait lui le comédien de District 31 (il y a joué le criminel Donald Welsh pendant deux ans) qui serait la figure paternelle de la maison-studio. Son agente n’a pas non plus donné de nouvelles.

Naïla Louidort et Martin Larocque s’ajoutent donc au chanteur Olivier Dion, aux humoristes Anas Hassouna et Jérémy Demay, à la drag queen Mona de Grenoble, à la comédienne Marianne Verville et à la designer Marie-Christine Lavoie qui font l’objet d’intenses spéculations, selon mes taupes.

Seules les participations de Benoît Gagnon, Natalie Choquette et Korine Côté ont été confirmées par la production jusqu’à présent.