Le cliché de Noël voudrait que j’écrive ceci : voici, lutins coquins, la liste doudoune idéale pour rattraper toute la télé d’ici et d’ailleurs, bien emmitouflé dans une chaude couverture de laine, un délicieux chocolat chaud entre les mains, les pieds déposés près d’un feu crépitant.

Le souci du réalisme de Nowell me fera plutôt rédiger cela : OK, voici quoi regarder entre deux rots de dinde extrasèche, question de cuver votre dernière brosse à la crème de menthe verte, une eau chaude citron pas loin de la télécommande. Joyeux emballage et bon rattrapage.

Severance (Dissociation)

Oh. Mon. Dieu. La finale de ce thriller dystopique, déplié en neuf épisodes, vous jettera en bas du sofa IKEA. À la Black Mirror, l’action s’y déroule dans le bureau gris d’une multinationale très louche, où les employés ont été opérés pour scinder leurs vies personnelle et professionnelle. La minisérie met en vedette Christopher Walken, Patricia Arquette, John Turturro et Adam Scott. C’est à la fois troublant et inquiétant, j’ai beaucoup aimé.

Sur Apple TV+

C’est comme ça que je t’aime 2

FOURNIE PAR RADIO-CANADA

C’est comme ça que je t’aime 2

On ne peut plus se passer des combines croches et des malaises conjugaux de nos quatre caïds de Sainte-Foy, dirigés par la redoutable Huguette (Marilyn Castonguay) et son œil du diable (le tigre est parti prendre son Bovril). J’adore cet univers de Tarantino rempli de personnages secondaires amusants, dont Coco, Puff, Lucien, Marie-Josée, Jeannine et l’incroyable Gaétan 2, rival du pauvre Gaétan 1, joué par François Létourneau. Années 1970, rails de cocaïne et mafia montréalaise au menu.

Sur l’Extra de Tou.tv

The Bear

PHOTO FOURNIE PAR FX NETWORKS

Jeremy Allen White et Liza Colón-Zayas dans The Bear

Voici la série chouchou des critiques télé, qui se déroule dans les cuisines bordéliques d’un petit restaurant familial de Chicago. Soyez averti : les deux premiers épisodes, criards et chaotiques, frôlent la limite du tolérable. Ça se place par la suite. The Bear raconte l’histoire d’un jeune chef étoilé qui rentre au bercail pour reprendre le boui-boui de son grand frère qui s’est suicidé. C’est probablement l’émission la plus inventive et intense de 2022.

Sur Disney+

Une affaire criminelle

Vous aimez les enquêtes policières et les histoires de famille tordues ? Jetez un œil (ou encore mieux : les deux yeux) sur cette minisérie signée Joanne Arseneau (Faits divers). Une mère (Céline Bonnier) s’y démène depuis 15 ans pour sortir son grand garçon (Maxime-Olivier Potvin) de prison. À travers le combat de cette maman pugnace, des soupçons de corruption flottent sur le corps de police local. Beaucoup de détails et de finesse dans ce thriller de grande qualité.

Sur Crave

Abbott Elementary

J’insiste de nouveau, même si ça ne vous dit rien : cette comédie américaine est brillante. À la manière de The Office, elle raconte le quotidien de profs d’une école primaire défavorisée de Philadelphie. Directrice maladroite, concierge conspirationniste et enseignants débordés, il s’agit de l’une de mes émissions préférées de 2022.

Sur Disney+

La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé

PHOTO FRED GERVAIS, FOURNIE PAR CLUB ILLICO

Magalie Lépine-Blondeau, Éric Bruneau, Anne Dorval et Xavier Dolan, dans La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé

Voir cinq petits films de Xavier Dolan ? Coché. Admirer le travail des acteurs Julie Le Breton, Magalie Lépine-Blondeau, Patrick Hivon et Éric Bruneau ? Re-coché. Être enseveli par une trame sonore choisie avec minutie ? Coché aussi. Le premier épisode est lent et ne représente pas le reste de cette série ambitieuse, qui ne ressemble à rien d’autre en ondes actuellement.

Sur Club illico

Heartstopper

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Joe Locke et Kit Connor dans Heartstopper

Les ados ne virent pas tous sur le top comme dans Euphoria. Sans sombrer dans l’enfer du crystal meth, les personnages de la charmante série Heartstopper vivent leurs premiers émois amoureux, en particulier Nick et Charlie, qui n’ont presque rien en commun. Nick joue au rugby, Charlie joue de la batterie. Le courant passe entre eux lorsqu’ils s’assoient à la même table du cours de français. Insérez ici des émojis d’éclair et de cœur.

Sur Netflix

Larry

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Benoit Gouin dans Larry

Après La vie, la vie, l’auteur Stéphane Bourguignon et le réalisateur Patrice Sauvé unissent leurs talents dans ce thriller policier campé dans un quartier multiethnique montréalais. Le héros ? Larry (Benoît Gouin), un agent d’infiltration déchu de la police de Montréal. Quand sa femme (Monique Spaziani) reçoit une balle perdue lors d’une fusillade, Larry entre en mode justicier et enquête lui-même, sans autorisation officielle, sur les gangs de rue. À apprécier également : l’influence du film culte The French Connection.

Sur l’Extra de Tou.tv

Complètement lycée

PHOTO FOURNIE PAR CRAVE

Katherine Levac (qui incarne Ashley Winterbottom) dans Complètement lycée

C’est totalement niaiseux, mais complètement rigolo, cette parodie des Frères Scott et des autres films d’ados du début des années 2000. Nous sommes à l’école New Garden Hills Valley de Chicago au Wisconsin du Nevada. D’abord tournée en anglais, la série est doublée en français international à la Degrassi et les dialogues débordent de mots franchouillards comme naze, meuf et gerbant. Les 10 épisodes de 30 minutes sont maintenant en ligne et ils nous sortent des grands drames vus sur les autres plateformes.

Sur Crave

Bad Sisters

Belle découverte que cette tragicomédie irlandaise qui met en scène cinq sœurs dépareillées, qui ont toujours été soudées. Quand l’une d’elles épouse le très toxique John Paul, un homme détestable et visqueux, les quatre autres complotent pour tuer « le salopard » et libérer leur sœur de son emprise malsaine. Évidemment, le plan des sœurs foire, une compagnie d’assurances ouvre une enquête sur une mort suspecte (pas de divulgâcheur) et vous verrez que John Paul, alias « The Prick » dans la version originale anglaise, est encore plus dégoûtant que vous l’auriez imaginé.

Sur Apple TV+