Transformer tout type d'habitation en maison intelligente, et ce, à peu de frais. Voilà la mission que se sont donnée les cofondateurs d'Evey Innovation.

Née dans la tête des ingénieurs Keaven Martin et Shan Bernard, l'entreprise commercialisera bientôt un boîtier qui contient caméra, microphone, haut-parleur et multiples capteurs.

La construction de votre maison remonte au XXe siècle, voire au XIXe ? Ce n'est pas un problème, selon les cofondateurs d'Evey. Leur solution s'installe simplement en lieu et place d'un interrupteur. Désormais, c'est avec un écran tactile que vous aurez à interagir.

« Mon père installait des systèmes de domotique lorsque j'étais jeune, et j'ai vu comment tout ça pouvait être complexe et coûteux, raconte Keaven Martin. On a voulu créer un assistant personnel qui allait à la fois être facile d'installation et d'utilisation. »

L'entrepreneur de 24 ans expérimente d'ailleurs son propre produit ces jours-ci en intégrant la solution d'Evey à sa vie quotidienne.

« Le matin, au moment où j'ai l'habitude de me lever, le rideau se lève et la musique commence à jouer lentement », explique-t-il.

« Je me dirige vers la douche, et le plancher chauffant a déjà été activé, ajoute-t-il. Pendant ce temps, la cafetière a démarré toute seule. »

Cette vie automatisée et adaptée à la routine, le système d'Evey la crée même si la maison est habitée par plus d'un individu. C'est d'ailleurs là où le produit se démarque le plus de ses compétiteurs, selon Keaven Martin : Evey apprend des habitudes de son ou de ses propriétaires.

« Le système reconnaît qui est dans une pièce et communique avec tous les appareils de la maison en fonction des habitudes de cette personne », dit-il.

« Il apprend aussi de lui-même en observant les goûts et préférences de chacun », ajoute-t-il en citant comme exemples le contrôle de la température ou les habitudes d'écoute.

Pareille intrusion dans la vie privée pourrait en effrayer plus d'un, mais la solution d'Evey se veut hautement sécuritaire, selon son représentant.

« C'est un aspect énormément important pour nous, dit-il. Toute l'information est analysée en circuit fermé au niveau local, et non en ligne. »

Grand lancement

Si Keaven Martin a songé à se lancer en domotique dès 2012, et qu'il a cofondé Evey en 2014, c'est en 2017 seulement que son entreprise devrait prendre son envol.

C'est qu'Evey prépare depuis six mois un grand coup : une campagne de sociofinancement sur Kickstarter.

« C'est beaucoup de travail de planification, raconte l'entrepreneur. On prépare une anticipation locale, mais aussi une stratégie de collecte d'adresses courriel avec de la publicité en ligne à l'international. »

En misant sur pareille campagne, l'entrepreneur souhaite répondre à deux objectifs.

D'abord, amasser un minimum de 100 000 $ pour financer la production d'une première série de son « compagnon » résidentiel. À terme, Keaven Martin espère voir cette somme dépasser le million afin de réduire les coûts de production.

L'entrepreneur misera aussi sur cette approche pour faire connaître Evey dans un marché de consommateurs planétaire.

Il a déjà commencé à le faire, en trimballant son kiosque dans trois événements, incluant le Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas.

« Ça nous a permis de valider le marché, explique l'entrepreneur, mais aussi de voir qu'on avait un problème au niveau de l'image de marque et du marketing. »

L'entreprise compte ainsi faire sa place dans un marché où se colletaillent déjà Amazon et Google, notamment. Rien pour effrayer Keaven Martin, qui propose, selon lui, un « système intelligent » qui se démarque par sa capacité à apprendre seul.

À terme, il compte proposer un système avec un prix de base avoisinant les 350 $. Loin des 50 000 $ nécessaires à l'installation des systèmes de domotique qui occupaient son père il y a quelques années.

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