C'est une jeune femme loin d'être riche, mais guidée par des valeurs fortes, qui donne chaque mois. À Greenpeace et à d'autres organismes qu'elle a choisis avec soin. Pourquoi en faire autant même si les fins de mois sont parfois difficiles ? Mel Goyer raconte.

« Quelqu'un de Greenpeace a cogné à ma porte lorsque j'avais 19 ans et il m'a donné de l'information sur la situation des baleines, et j'étais scandalisée de ne pas être au courant de tout ça, se souvient Mel Goyer. C'est là que je suis devenue une donatrice mensuelle pour Greenpeace. »

Dix-huit ans plus tard, elle l'est toujours. Pourtant, rien ne prédestinait Mel Goyer à devenir philanthrope. Encore moins dans le domaine de l'environnement.

« Mon père était propriétaire de 23 stations-service ! s'exclame-t-elle. Je ne viens pas du tout d'une famille engagée. On peut suivre une autre voie que celle que nos parents nous tracent. »

La travailleuse autonome, qui partage son temps entre le coaching, l'organisation d'événements et le militantisme, ne nage toutefois pas dans l'argent.

« Pour moi, c'est un choix de vie, une façon de contribuer à la société. Je suis dans la simplicité volontaire. » - Mel Goyer

« Je budgétise mes contributions aux différents organismes et il m'arrive parfois de les appeler pour leur demander de ne pas prendre le paiement ce mois-là parce que je suis trop serrée », explique celle qui donne aussi notamment à Vigilance OGM.

DE VRAIES ACTIONS SUR LE TERRAIN

Alors que plusieurs organismes tentent d'attirer les jeunes avec différents événements exclusifs et soirées de réseautage, ce n'est pas ce qui convainc Mel Goyer de donner.

« Je serais en fait déçue de savoir que les organismes à qui je donne dépensent de l'argent dans ce genre de soirée », indique-t-elle.

Elle est très soucieuse de la façon dont ses dons sont dépensés.

« Je visite les locaux de l'organisme et si je vois des bureaux super dispendieux avec comptoirs de marbre, c'est non, dit-elle. J'essaye aussi de m'assurer que les gens qui y travaillent ne sont pas surpayés. »

Mel Goyer choisit également des organismes transparents et qui accordent plus de 50 % des dons directement à la cause.

« Pour moi, l'argent doit aller aux actions sur le terrain, et qu'on ne s'en tienne pas aux belles paroles », affirme Mel Goyer, qui a un côté activiste bien assumé. Elle a d'ailleurs participé à plusieurs actions de Greenpeace, dont celle de décembre 2016 où elle s'est cadenassée au port de Montréal pour bloquer les tours de chargement de pétrole des sables bitumineux.

« Les jeunes ont envie d'être mobilisés, affirme-t-elle. D'ailleurs, Greenpeace nous tient au courant de ses actions sur Facebook et demande de l'aide, pas seulement financière, pour mener différents projets. C'est motivant de donner pour des actions concrètes, comme créer une bannière ou financer une équipe qui se rendra dans le Nord pour documenter la coupe des arbres. »

Finalement, pour Mel Goyer, donner à des causes est pratiquement vital.

« La liberté, c'est une valeur fondamentale, et la vraie liberté pour moi, c'est de se tenir debout et de se battre pour ses valeurs. »