Le MBA a la réputation d'être la voie d'accès aux promotions. Souvent, d'ailleurs, les universités calculent le salaire moyen de leurs diplômés quelques mois après la fin de leurs études, de même que le pourcentage d'augmentation salariale après le programme. Que cherchent les entreprises auprès des diplômés de MBA ? Quels genres de postes leur offrent-elles  ?

À quel genre d'emploi peut s'attendre un diplômé MBA?

Tout dépend de son profil. McGill, par exemple, est l'université qui compte le plus d'étudiants internationaux, dont la plupart veulent immigrer au Canada, d'après Marie-José Beaudin, directrice du Centre de carrière de la faculté de gestion Desautels.

« Nous leur donnons des services personnalisés pour les intégrer, pour qu'ils trouvent le genre de carrière qu'ils souhaitent, pour les orienter vers des objectifs réalisables et vers des entreprises à la recherche de gens ayant une mentalité globale », explique-t-elle.

S'ils ne maîtrisent pas le français, les étudiants gagneront à élargir leurs horizons au-delà du Québec. McGill amène d'ailleurs tous ses étudiants au MBA à rencontrer des employeurs à Toronto, où on trouve davantage de sièges sociaux.

« Les grandes entreprises, comme les banques, ont une stratégie de croissance à l'étranger, indique Marie-José Beaudin. La Banque Scotia, par exemple, travaille beaucoup à sa croissance en Amérique du Sud et elle embauche plusieurs de nos étudiants qui parlent espagnol. »

À HEC Montréal, Christian Denis, directeur des services carrières aux études supérieures, remarque aussi que les emplois sont nombreux dans les services financiers et que plusieurs entreprises cherchent des consultants expérimentés.

Il affirme qu'environ 80 % de ses diplômés veulent rester dans la province.

« Les autres peuvent entrer en contact avec Réseau HEC Montréal, des diplômés établis à l'extérieur du Québec qui peuvent les aider à se faire des contacts », dit-il.

Vient-on offrir des postes à vos étudiants ou doivent-ils faire plusieurs démarches pour trouver un emploi ?

À McGill comme à HEC, on indique que plusieurs grandes entreprises ont des programmes de leadership pour cibler des étudiants au MBA à haut potentiel et les faire évoluer rapidement dans leur organisation.

« Souvent, ces programmes sont rotatifs: la recrue travaillera dans différents services pendant un an ou deux afin d'acquérir une vision globale de l'entreprise avant d'accepter un poste, explique Marie-José Beaudin. On donne des rôles stratégiques à ces diplômés qui veulent des responsabilités, mais on sait les entourer. »

Pour qu'elle soit fructueuse, une recherche d'emploi demande tout de même d'y investir des efforts, même si on a en poche un MBA bien reconnu des employeurs.

« L'objectif de carrière de l'étudiant doit être clair pour qu'il réalise une recherche d'emploi efficace et pour convaincre l'employeur qu'il pourra répondre à ses besoins. »

- Christian Denis, directeur des services carrières aux études supérieures à HEC Montréal

Comment accompagnez-vous les étudiants dans leur recherche d'emploi ?

McGill investit dans des tests psychométriques.

« Ils permettent à l'étudiant de mieux se connaître, de savoir par exemple s'il excelle à argumenter, ou à communiquer ses idées, indique Mme Beaudin. Ces tests aident énormément l'étudiant à expliquer à un employeur en quoi il sera bon pour lui. »

Puis, les étudiants au MBA à McGill doivent cibler au minimum 50 entreprises dans le secteur où ils souhaitent se diriger.

« Je veux qu'ils fassent une recherche approfondie du domaine pour qu'ils en comprennent les enjeux, valident leur orientation et se démarquent en entrevue. »

- Marie-José Beaudin, directrice du Centre de carrière de la faculté de gestion Desautels

HEC Montréal offre des ateliers à ses étudiants afin qu'ils se connaissent mieux. Plusieurs veulent se réorienter.

« Nous les encourageons à vivre différentes expériences pendant leur MBA, en parascolaire notamment, puis nous les aidons à mettre en valeur leurs compétences transférables », affirme Christian Denis.

Les activités de réseautage organisées par les universités aident aussi les étudiants à se présenter directement à des employeurs potentiels.

Quels sont les profils particulièrement recherchés par les employeurs ?

L'esprit entrepreneurial est très prisé, d'après Marie-José Beaudin.

« Plusieurs employeurs veulent des gens capables de prendre un mandat et de l'amener plus loin », affirme-t-elle.

Autre élément important à ses yeux: l'adaptabilité.

« On ne sait pas de quoi aura l'air le marché dans cinq ans. Tout change très vite. »

Christian Denis mentionne les habiletés en communication, en travail d'équipe et en analyse.

« Les entreprises veulent des gens capables d'analyser les chiffres, puis de bâtir des stratégies en conséquence, affirme-t-il. Les employeurs ne regardent pas seulement le passé des candidats, mais jusqu'où ils pourront aller. Ils cherchent des gens résilients, capables de générer du leadership et de relever des défis. »