Alors que les grands fabricants et leurs sous-traitants cherchent à développer leurs capacités de production dans des pays où les coûts sont plus bas, le secteur québécois de l'aérospatiale doit miser sur l'innovation s'il veut conserver une place de choix au sein de l'industrie.

Selon Aéro Montréal, la grappe aérospatiale québécoise, le Québec se distingue par une capacité d'innovation hors du commun.

Plus de 660 millions sont investis chaque année en R-D, qui mobilisent plus de 10 000 ingénieurs et scientifiques. De tout le secteur manufacturier québécois, l'industrie aérospatiale occupe le premier rang au chapitre des dépenses en R-D.

Les enjeux sont grands pour la grande région de Montréal. L'aérospatiale représente 40 000 emplois, la plupart très bien rémunérés, pour une industrie dont la croissance apparaît prometteuse pour de nombreuses années.

Même si plusieurs entreprises migrent vers le Mexique et d'autres endroits afin de diminuer leurs coûts de production, les emplois à haute valeur ajoutée pour l'ingénierie, le design et la conception demeureront à Montréal, assure Suzanne Benoît, PDG d'Aéro Montréal.

Et cela vaut pour les autres grands donneurs d'ordre, comme Bombardier, Pratt&Whitney, CAE et Bell Helicopter, ainsi que pour les équipementiers comme Héroux-Devtek, Sonaca Montréal et Esterline CMC Électronique.

Main-d'oeuvre qualifiée

L'innovation repose sur une main-d'oeuvre qualifiée. «Nous l'avons cette main d'oeuvre à Montréal et nos maisons d'enseignement devraient assurer sa pérennité», dit Mme Benoît.

Les universités McGill, Concordia et Laval, l'Université de Sherbrooke, l'Université du Québec à Chicoutimi, ainsi que l'École Polytechnique de Montréal et l'École de technologie supérieure (ÉTS) collaborent avec l'industrie afin d'offrir des programmes de formation qui correspondent aux besoins de l'industrie aérospatiale. Ces programmes s'adressent aux secteurs du génie mécanique, électrique, informatique, aérospatial, industriel et métallurgique.

La région métropolitaine peut également compter sur l'École des métiers de l'aérospatiale de Montréal (EMAM) et sur l'École nationale d'aérotechnique (ÉNA).

L'EMAM est un établissement d'enseignement professionnel doté d'une usine de 9755 mètres carrés et d'un parc-machines d'une valeur de 30 millions. L'école offre des programmes spécialisés tels le montage de câbles et de circuits, les techniques d'usinage et le traitement de surface.

L'ÉNA exploite des équipements de pointe et des appareils, dont une flotte de 23 aéronefs dont la valeur dépasse 50 millions.

Elle offre des programmes spécialisés en construction aéronautique, en entretien d'aéronefs et en avionique. Elle est la plus importante organisation de ce type en Amérique du Nord.