Aucune nouveauté n'a été annoncée cette année pour le CELI. Conçu pour inciter les Canadiens à épargner, il est souple et facile à utiliser. Bien différent du REER, il gagne à être mieux connu. Voici ses principaux traits de caractère.

Q À quoi sert le CELI?

R Le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est un véhicule d'épargne. Son principal avantage est que les sommes investies ainsi que le rendement des placements ne sont pas imposables, contrairement au REER, dont les retraits sont imposés (le capital et les revenus de placement).

Le CELI est une solution d'épargne souple puisque les sommes peuvent être retirées à tout moment et pour tout usage (retraite, apport pour l'achat d'une maison principale ou secondaire, vacances, études, etc.).

Exemple: si une personne planifie un voyage ou des rénovations dans son habitation, elle peut, les années précédentes, mettre de côté une somme d'argent qu'elle fait fructifier dans un CELI afin de la retirer le jour venu plutôt que de devoir emprunter.

Q Combien puis-je épargner?

R Depuis 2013, toute personne âgée de 18 ans et plus, qu'elle ait un revenu de travail ou non, peut verser 5500$ par an (contre 5000$ pour les années précédentes) dans son CELI. Ces droits sont cumulables depuis la création du CELI, soit en 2008 pour les individus majeurs.

Exemple: un homme, âgé de 25 ans en 2015 et qui n'a jamais cotisé à un CELI, a le droit, cette année, de verser 36 500$ (5000$ pour chaque année entre 2008 et 2012, puis 5500$ par an depuis 2013) dans son compte CELI.

Q Comment s'y prendre pour ouvrir un compte?

R Le plus simple et le plus courant est de s'adresser à une institution financière ou à une société de placement puisque toutes peuvent procéder à l'ouverture d'un compte CELI. Il faut ensuite choisir dans quels produits placer l'argent.

Les choix de placements généralement offerts sont le compte d'épargne CELI, les placements garantis liés aux marchés, les placements garantis à taux fixes, les fonds de placement, les actions et autres valeurs mobilières.

Le choix peut être fait en fonction non seulement de sa tolérance au risque, de son âge, mais aussi de son objectif d'épargne. «Si c'est pour du court ou moyen terme, il vaudrait mieux choisir des placements moins risqués», conseille Stéphane Chrétien, titulaire de la chaire Groupe Investors en planification financière de l'Université Laval. Dans ce cas, bien sûr, les perspectives de rendement sont moindres.

Par ailleurs, la Banque TD précise que «certaines restrictions s'appliquent [au choix de placement]. Par exemple, le CELI ne peut détenir votre emprunt hypothécaire ni les actions d'une société dont vous possédez au moins 10% du capital-actions».

Q Puis-je retirer tout ou partie de mon argent quand je le souhaite?

R Oui, car la caractéristique essentielle du CELI est sa souplesse. Évidemment, «il ne faut pas l'utiliser comme un compte chèque pour aller faire l'épicerie. Ce n'est pas un véhicule de placement à très haute fréquence», indique Stéphane Chrétien.

Mais à vous de choisir si ce sera pour de l'épargne à moyen (par exemple, trois ans) ou long terme. Force est de constater que «le CELI est devenu un outil de planification de retraite pour beaucoup de gens», constate Stéphane Chrétien.

Mais il reste un moyen prisé pour financer des projets à courte échéance, comme l'achat d'une voiture, d'une résidence secondaire, d'une roulotte, la rénovation d'une cuisine, etc.

Dans ce cas, néanmoins, Denis Jacques, planificateur financier au Groupe Ethika, rappelle qu'il «peut y avoir des frais liés au type de placement choisi si l'argent est retiré avant terme et dans certains cas [certificat de placement, par exemple], l'argent est gelé pour une période définie».

Le maître mot, une fois encore, est donc «de faire un budget pour planifier ses dépenses», souligne Denis Jacques.

Q Puis-je remettre une somme retirée dans la même année?

R La seule règle à suivre est de ne pas dépasser le maximum de cotisation annuelle autorisée. Sinon, des pénalités s'appliquent: l'excédent est assujetti à un impôt de 1% par mois à compter du mois où il apparaît et tant qu'il subsiste dans le compte.

Si vous avez atteint le maximum de cotisation que vous pouvez verser cette année, même si vous retirez des sommes de votre CELI, vous ne pourrez les reverser durant l'année en cours. Ce sera en revanche possible de les ajouter à la cotisation maximale de l'année suivante.

Exemple: Martin a un compte CELI depuis 2008. Il y verse la cotisation annuelle maximum autorisée depuis lors, soit 5000$ entre 2008 et 2012 et 5500$ depuis 2013, et n'a jamais retiré d'argent de son CELI. En février 2015, comme tous les ans, il verse sa cotisation annuelle maximale de 5500$. En août, il en retirera 10 000$ pour faire des travaux dans sa maison. Il ne pourra reverser cette somme dans son CELI avant le 1er janvier 2016, sinon, on considérerait qu'il a dépassé son montant de cotisations autorisé pour 2015 et il se verrait infliger des pénalités. Le 1er janvier 2016, il pourra donc verser dans son CELI sa cotisation habituelle annuelle, soit 5500$, ainsi que les 10 000$ retirés l'année précédente, portant son droit de cotisation à 15 500$.