C'est au milieu des années 2000 qu'est né ce petit véhicule électrique conçu entièrement en aluminium. Derrière lui, Pierre Dion, qui dirigeait et dirige encore aujourd'hui Précicad, firme de génie-conseil et de développement de produits. En collaboration avec l'aluminerie Alouette, il avait conçu une série de prototypes pour cette industrie, conduisant à la naissance du petit véhicule électrique.

L'entreprise lance sa production à Alma en 2013, afin de se rapprocher de sa clientèle cible de l'époque : les alumineries. « Au même moment, les prix de l'aluminium se sont effondrés, se rappelle Charles-Étienne Tremblay-Dion, responsable administratif et financier chez Kargo, et fils de Pierre Dion. De sorte qu'Alouette s'est retirée du projet. »

L'entreprise ne s'en porte pas plus mal. Elle remporte quelques mois plus tard un appel d'offres pour la création d'une vingtaine de navettes électriques en aluminium pour l'aéroport de Calgary. Le projet occupe l'entreprise pendant plus de deux ans, après quoi les véhicules Kargo redeviennent une priorité.

L'entreprise cherche alors à obtenir l'homologation Véhicule Basse Vitessse (VBV) de la SAAQ pour que son véhicule soit autorisé à circuler sur la voie publique. « Après huit vérifications de dossiers, on a finalement obtenu la certification en 2018 », note M. Tremblay-Dion.

« Maintenant, on peut cibler les municipalités et les parcs qui pourraient l'utiliser pour des activités de paysagement, par exemple. »

- Charles-Étienne Tremblay-Dion, responsable administratif et financier chez Kargo

Les contrats s'enchaînent

Depuis, deux parcs de la SEPAQ se sont procuré un exemplaire du véhicule électrique. Le parc Safari s'est montré plus pressé et a commandé d'un coup un premier parc de 10 véhicules. « Ça va nous occuper pour les prochains mois », lance à la blague le représentant de Kargo. Deux municipalités de la région du Lac-Saint-Jean, soit Saint-Henri-de-Taillon et Alma, ont aussi fait l'acquisition d'un exemplaire afin de tester ses capacités. « On s'attend à pouvoir participer à trois autres appels d'offres de municipalités très prochainement », ajoute M. Tremblay-Dion.

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Homologué par la SAAQ. le cargo peut désormais être offert aux municipalités.

Selon lui, de plus en plus d'organisations ont un plan de développement durable. « Avec notre véhicule, on offre une solution de rechange à ceux qui cherchent à remplacer leurs appareils qui fonctionnent à essence », dit-il.

Le véhicule de Kargo supporte sur sa plateforme une charge d'environ 450 kg (1000 lb). L'appareil tire quant à lui jusqu'à 1300 kg (3000 lb), soit « le poids d'une Jetta », comme aime à le rappeler M. Tremblay-Dion.

Kargo compte actuellement quatre employés et cherche à pourvoir deux postes très rapidement. Pour peu que la croissance entamée ces derniers mois se poursuive, l'équipe pourrait gonfler à 10 employés, selon son représentant.

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L'Aéroport de Calgary a acquis une vingtaine de Kargo.