Le fabricant d’armoires de cuisine Miralis vient de s’offrir non pas une, mais deux nouvelles usines à la fine pointe de la technologie. Elles ont été construites pour 45 millions de dollars de façon quasi simultanée dans le Bas-Saint-Laurent et à Québec. But : assurer la croissance à long terme de la PME.

En fonction depuis peu, les nouvelles installations sont « hautement automatisées », souligne le président-directeur général de l’entreprise, Daniel Drapeau.

Miralis veut en fait se positionner comme un premier de classe en matière d’automatisation. Une fois la période de rodage terminée, l’entreprise vise à suivre en temps réel les données de ses activités, de la prise des commandes jusqu’à l’emballage du produit fini.

« On va avoir de cinq à six fois moins d’équipiers [employés] pour faire à peu près les mêmes quantités que dans l’usine actuelle », précise M. Drapeau, au sujet de la nouvelle usine de Saint-Anaclet-de-Lessard, près de Rimouski. Celle-ci est voisine d’une autre unité de fabrication existante, où se trouve également le siège social de Miralis.

PHOTO VILLEDEPLUIE, FOURNIE PAR MIRALIS

Daniel Drapeau, PDG de Miralis

La production se poursuivra par ailleurs à cette usine initiale. « Les deux modèles vont continuer à perdurer en parallèle, mais probablement qu’il va y avoir plus de croissance du côté automatisé », dit celui qui est également copropriétaire de l’entreprise.

L’automatisation d’une part importante des opérations contribuera à la création d’emplois à valeur ajoutée, permettra de contrer la pénurie de main-d’œuvre et de maintenir les activités manufacturières au Québec et en région, selon le PDG.

Le design de la récente collection de caissons d’armoire produite à la nouvelle usine de Saint-Anaclet, où l’entreprise a été fondée il y a près de 50 ans, a d’ailleurs été développé en fonction de l’automatisation de la production, précise M. Drapeau.

« La matière du futur »

Avec sa nouvelle usine de la rue du Chinook, à Québec, Miralis, dont l’ensemble des produits est distribué au Québec, en Ontario et sur la côte est américaine par l’entremise d’un réseau de boutiques partenaires, entend par ailleurs marquer un grand coup.

L’entreprise serait l’une des rares, voire la seule, à consacrer entièrement une unité de fabrication à la production de comptoirs de pierre sintérisée. Cette pierre transformée, à la surface « ultracompacte », se distingue par sa résistance à la chaleur et sa durabilité.

« C’est la matière du futur », estime Daniel Drapeau.

Avec cette nouvelle usine vouée aux comptoirs haut de gamme, Miralis atteint un de ses objectifs, soit « d’offrir une cuisine plus complète », souligne le dirigeant de l’entreprise, qui compte 250 employés.

Cet ambitieux projet de la PME a germé durant la pandémie.

L’entreprise a gardé le cap, malgré l’inflation et la hausse des taux d’intérêt qui ont suivi la crise sanitaire. Et elle a réussi à respecter le budget alloué au projet, se félicite Daniel Drapeau.

À moyen et à long terme, Miralis souhaite continuer à faire croître son réseau de boutiques partenaires et augmenter sa présence au sud de la frontière, ainsi que dans l’Ouest canadien. Et afin d’être « plus proche de ses marchés », la PME jongle avec l’idée de « répliquer » ses modèles d’usines automatisées.

« On a mis tellement de R&D et de cerveaux pour la création de ces deux nouvelles usines, avec l’automatisation et le 4.0., qu’on pourrait presque faire un copier-coller dans d’autres bâtisses similaires », affirme Daniel Drapeau.

Le secret du succès

« Je le sais que c’est cliché », laisse tomber le PDG de Miralis. Mais le succès de l’entreprise repose, selon Daniel Drapeau, sur la « relation privilégiée » entretenue avec les employés et le réseau de boutiques partenaires. Autres éléments, selon lui : avoir une vision à long terme, faire preuve de créativité et « mêler l’expérience avec la jeunesse ».