Le fabricant d’armoires sur mesure Milmonde vient tout juste de dévoiler une nouvelle chaîne de production de peinture complètement automatisée. L’innovation, qui lui a valu une subvention de 1,19 million de dollars de Québec, donne le coup d’envoi à un virage technologique qui place l’entreprise beauceronne à l’avant-garde du développement durable dans l’industrie.

Contrairement aux acteurs dont les produits sur mesure proviennent de catalogues, l’équipe de Milmonde conçoit des cuisines réellement sur mesure basées sur n’importe quelle inspiration. « Si vous aimez la cuisine de Madonna, que vous avez vue sur Instagram, on peut la faire ! », illustre à la blague le président de l’entreprise, Jean-Michel Talbot.

À l’avant-garde

En plus d’être créatives, les conceptions de Milmonde sont avant-gardistes et durables. Il y a une dizaine d’années, le fabricant québécois est devenu l’un des précurseurs pour substituer la peinture au solvant par de la peinture à l’eau. Beaucoup moins toxique, celle-ci émet 86 % moins de composés organiques volatils (COV). « Les COV sont des cancérigènes connus. Notre peinture en comporte aujourd’hui des traces à peine mesurables, mais nous désirions quand même aller plus loin », explique Jean-Michel Talbot.

L’entreprise de Notre-Dame-des-Pins arrive donc avec une toute nouvelle chaîne de production misant sur une peinture à l’eau encore plus propre, capable de sécher en une fraction de seconde grâce à des rayons UV. Ce nouveau procédé réduit de 92 % les COV comparativement à une peinture traditionnelle.

En plus de rendre ses produits plus responsables, la nouvelle chaîne permet à Milmonde de doubler sa capacité de production, qui se chiffre à quelques milliers de cuisines livrées annuellement.

L’incorporation du sablage dans la même structure, l’intégration du contrôle qualité en continu par intelligence artificielle et un nouveau design plus compact sont autant d’innovations qui permettent de hausser l’efficacité de la production sans augmenter la superficie de l’usine.

Des pertes d’emplois ?

Pour certains, innovation et robotisation pourraient toutefois rimer avec pertes d’emplois. Le nouveau procédé de production permet en effet de réduire de huit à deux le nombre d’employés requis pour gérer la section des portes, par exemple.

Jean-Michel Talbot confirme toutefois que Milmonde est en pleine croissance et que l’entreprise qui emploie une cinquantaine de personnes n’entend pas réduire son personnel.

Plutôt que de réduire le nombre de postes, le président précise que les innovations technologiques les transforment en les rendant plus attrayants. « Certains rôles demandaient auparavant beaucoup de manutention, comme le transport de portes. Aujourd’hui, une partie de ces tâches sont effectuées par des machines, ce qui les rend plus intéressantes pour nos équipes, explique-t-il. Nous ne réduisons pas les postes, nous les transformons en les rendant plus intéressants. »

Preuve que la croissance est au rendez-vous, l’entreprise qui dessert des fournisseurs du Québec à la Floride en passant par l’Ontario vient tout juste de se faire contacter par de nouveaux clients sur la côte Ouest. Selon Jean-Michel Talbot, c’est précisément l’approche respectueuse de l’environnement préconisée par Milmonde qui a soulevé l’intérêt des acheteurs californiens : « Les gens en Californie ont de grandes cuisines et ils sont prêts à opter pour des produits premiums précisément en raison de l’argument vert. »