Le carnet de commandes de l’A220 est rempli pour plusieurs années chez Airbus Canada à Mirabel. Mais pour répondre aux commandes, le constructeur aérospatial doit embaucher des centaines d’employés. Même pour cette entreprise d’envergure internationale, le défi est de taille dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Depuis un an, les annonces publicitaires d’Airbus font partie du paysage montréalais, tant aux abords des routes que dans les médias. L’objectif est de continuer à attirer des candidats pour grossir les rangs de ses plus de 3000 employés de Mirabel.

C’est qu’Airbus entend accroître ses capacités de production. « Nous sommes en pleine montée en cadence de la production dans le cadre du programme A220 », indique William Denaire, directeur principal, ressources humaines, du programme A220 chez Airbus Canada.

Alors qu’Airbus produit 6 avions A220 par mois à Mirabel et à son usine américaine de Mobile, l’objectif est de passer à 14 avions par mois en 2026. L’essentiel de cette croissance se situe en sol québécois, où le constructeur aérospatial compte six fois plus d’employés qu’à Mobile, en Alabama.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

William Denaire, directeur principal, ressources humaines, du programme A220 chez Airbus Canada

En 2023, Airbus a connu une année record en livrant 68 exemplaires de l’A220. « C’est un record pour nous, mais nous comptons le battre en 2024 et au cours des prochaines années », dit William Denaire. Le carnet de commandes montre que les records devraient effectivement tomber : l’entreprise a enregistré plus de 914 commandes jusqu’à présent, dont 142 nouvelles commandes au cours de la dernière année.

Des centaines d’embauches en vue

Airbus a recruté 700 personnes au Québec au cours des deux dernières années. « Nous allons continuer à croître pour répondre aux besoins du programme A220 », affirme William Denaire. L’entreprise embauche dans tous les secteurs, que ce soit en production, où elle a besoin de mécaniciens, de professionnels du contrôle qualité et de personnel d’encadrement et de supervision, ou en soutien à la production, où elle souhaite attirer des spécialistes des technologies de l’information et de la cybersécurité, des agents de méthode, des ingénieurs aéronautiques et des professionnels du soutien aux clients.

Au total, ce sont plusieurs centaines de personnes qu’Airbus entend embaucher au cours des deux années à venir. Or, si ces recrutements sont nécessaires pour permettre l’accélération de la cadence de production, l’entreprise fait face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée sur le marché québécois.

Présence dans les écoles

Les efforts de communication d’Airbus dans la grande région de Montréal et au Québec font partie de sa stratégie pour parvenir à ses fins.

Nous voulons promouvoir notre marque employeur au Québec, où nous sommes un des principaux employeurs en aérospatiale. […] Nous voulons faire savoir que nous sommes présents dans la durée, et que nous recherchons des talents sur le marché québécois.

William Denaire, directeur principal, ressources humaines, du programme A220 chez Airbus Canada

Les actions d’Airbus ne se limitent pas aux campagnes de publicité. « Nous travaillons beaucoup avec les écoles, et nous souhaitons aller plus loin en instaurant des partenariats avec les universités et les écoles techniques », explique M. Denaire.

Outre le A220 déjà déployé à l’École nationale d’aérotechnique, d’autres équipements pourraient être mis à la disposition des écoles, envisage M. Denaire, qui évoque des discussions en cours avec des établissements d’enseignement. « C’est un modèle que nous avons en Europe, notamment dans notre propre école à Toulouse. »