Lyne Perras est mère de trois enfants. Elle travaille en pharmacie, œuvre comme conseillère municipale à Saint-Urbain-Premier et fait du bénévolat, en plus d’étudier à temps plein en montage de moteurs d’avion à l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal (EMAM). Dans quelques jours, elle obtiendra son diplôme. Portrait.

Étudiante de jour et travailleuse de soir, Lyne Perras n’a pas un horaire léger. « Je dors quatre heures par nuit, dit-elle. C’est un coup à donner. Heureusement, j’ai un mari exceptionnel qui me donne un fier coup de main. C’est lui qui m’a motivée à retourner aux études. »

À 46 ans, elle possède des décennies d’expérience en service de garde en milieu scolaire, dans les pharmacies et les hôpitaux. Au cours des dernières années, elle a consacré le plus clair de son temps aux préparations stériles et aux traitements d’oncologie. « Un travail manuel qui demande beaucoup de minutie. »

L’attrait pour l’aérospatiale

Après quelques années à réfléchir à son avenir, elle a décidé d’aller chercher un diplôme d’études professionnelles (DEP). Comme son mari travaille chez Pratt & Whitney et qu’elle connaît plusieurs personnes qui évoluent en aérospatiale, sa curiosité a été piquée. « J’ai posé vraiment beaucoup de questions à différentes personnes dans le milieu et je suis allée aux portes ouvertes de l’aérospatiale. »

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Lyne Perras

Elle prévoyait devenir inspectrice, mais on l’a informée qu’il lui manquait un préalable de trois ans dans l’industrie. « On m’a alors suggéré de passer par l’EMAM pour faire mon cours de montage mécanique, avant d’envisager le poste d’inspectrice. Quand j’ai commencé mes études, je me suis rendu compte que j’aimais vraiment ce que j’apprenais. »

Au programme : différentes techniques pour monter et démonter des moteurs d’avions et d’hélicoptères.

Ce n’est pas quelque chose que tu fais au feeling. Il y a des procédures à suivre. On apprend aussi à monter, à démonter et à entretenir les trains d’atterrissage. Et à lire des plans.

Lyne Perras, finissante à l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal

Puisqu’elle a entrepris son DEP en mars 2023, elle est sur le point de terminer ses études. « J’ai adoré le programme, dit-elle. Les profs sont le fun, très stimulants et ils ont beaucoup d’expérience. »

L’embarras du choix

Après la réalisation de son stage de sept jours chez Pratt & Whitney à Saint-Hubert, plusieurs options s’ouvriront à elle. « Je pourrais travailler tant pour les compagnies d’aviation et d’hélicoptères que pour les compagnies aériennes directement. Des jobs, il y en a vraiment beaucoup. »

Ses connaissances du marché ont de quoi la rassurer sur son avenir. « Pratt est venue nous rencontrer à l’école. Ils cherchent vraiment beaucoup pour leur usine de Mirabel. Tellement qu’ils forment des cohortes d’étudiants payés pour étudier et être engagés par la suite. Il manque de monde partout. »

Pour l’instant, Lyne Perras prévoit soumettre sa candidature partout et choisir la meilleure offre. « En étant une femme, j’ai beaucoup plus de chances d’être embauchée parce qu’il y en a peu. À compétences égales, les entreprises priorisent souvent les femmes. »