L’INEDI, le centre collégial de transfert de technologies (CCTT) intégré au cégep de Lanaudière, à Terrebonne, propose d’utiliser la réalité mixte (expérience mêlant réalité virtuelle et réalité augmentée) pour réduire l’empreinte écologique des entreprises. Voici comment.

Non, les casques de réalité mixte ne sont pas réservés à l’univers des jeux vidéo. INEDI les utilise pour peaufiner des idées de produits, que ce soit du mobilier destiné aux personnes en perte d’autonomie, une assise ergonomique pour les cueilleurs de petits fruits ou une voiture. Casque sur les yeux, manettes dans les mains, les chercheurs d’INEDI testent les différents produits qui leur sont soumis afin d’en améliorer la conception.

« Avec le casque de réalité mixte, on voit l’environnement réel dans lequel on est, par exemple un laboratoire ici, chez INEDI, et par-dessus ça il y a la réalité virtuelle. Dans le cas d’une voiture, elle est tellement réaliste que quand j’ouvre la porte, je me tasse pour ne pas me l’ouvrir dessus et je lève la jambe pour enjamber le bas de porte, c’est vraiment cette réalité-là, c’est à ce niveau-là », explique Julie Descormiers, directrice d’INEDI.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Julie Descormiers, directrice d’INEDI

Mme Descormiers souligne que cette approche innovante du design industriel est pour le moment très sous-utilisée.

Nous, notre approche, c’est de dire : "Commençons par créer la pensée virtuelle. Semons la graine. Rentre dans le casque et vois ce que ça peut faire pour toi."

Julie Descormiers, directrice d’INEDI

En plus d’être rapide, cette approche permet de réduire l’empreinte écologique, car elle évite la construction de maquettes ou de nombreux prototypes réels qui créeraient des déchets.

Un partenariat avec la MRC Les Moulins

En mars dernier, la MRC Les Moulins (Terrebonne et Mascouche) recevait une subvention de 3 265 000 $ afin d’aider les entreprises à faire face aux défis de développement durable. Avec le projet L’innovation durable : de l’incubation à l’implantation d’entreprises, la MRC veut relever le niveau technologique des entreprises sur son territoire et se positionner en tant que leader de l’économie circulaire.

« On veut vraiment être un centre important pour tout ce qui va concerner l’économie circulaire et on veut s’aider de la technologie pour faire quelque chose qui soit distinctif, différent », affirme Sylvain Ouellette, directeur du Service de développement économique et touristique de la MRC Les Moulins. C’est de ce désir qu’est né un partenariat avec INEDI, qui prendra officiellement son envol dans les prochains mois.

« L’approche qu’on veut faire, c’est travailler avec INEDI puis l’utilisation des technologies en réalité augmentée/réalité virtuelle pour être capable d’amener ailleurs un projet – en contrepartie aussi être capable d’avoir des experts de l’extérieur qui travailleraient avec nos entreprises accélérées, travailler avec un consultant pour voir ce qui pourrait être fait », explique M. Ouellette.

Les entreprises incubées chez InnoHub La Centrale, à Terrebonne, pourront donc bénéficier de l’expertise et de l’équipement d’INEDI.

Nous, en tant que CCTT, la mission, c’est de mettre le milieu collégial, les entreprises et tout le système d’innovation ensemble. Pour ce faire, on a des experts et de l’équipement. La volonté de la MRC était de mettre à disposition cet équipement-là, justement dans le cadre d’un projet qui est plus axé sur l’écoconception et l’économie circulaire.

Julie Descormiers, directrice d’INEDI

Sur le plan de l’équipement, en plus des casques de réalité mixte, les entreprises incubées auront accès aux imprimantes 3D du CCTT. « La différence entre notre centre et une pépinière d’impression 3D, c’est que nous, on fait une ou deux unités, on ne fait pas de la fabrication. Donc on accompagne les clients dans leur prototypage », explique la directrice d’INEDI.

Au sein d’un réseau de 59 CCTT, INEDI est connecté sur le milieu de l’innovation et, avec ce nouveau partenariat avec la MRC, pourra contribuer davantage encore à sa mission, « inspirer les acteurs (ou créateurs) du changement à [co]créer (ou [co]designer) un monde meilleur ».