À la recherche de nouvelles idées, mais aussi de nouveaux partenaires, l’entreprise de gestion de matières résiduelles Enviro Connexions se rendra le mois prochain à la COP28, la conférence des Nations unies sur le climat, à Dubaï. Elle fera partie de la délégation du Québec.

L’entreprise de Terrebonne, qui gère notamment le seul site d’enfouissement du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, aimerait mieux valoriser ses rejets riches en soufre et en carbone. Elle aimerait également à terme atteindre la carboneutralité.

« C’est une ambition sérieuse pour nous, alors on s’en va à la COP28 avec l’intention de chercher des partenaires et des idées potentielles pour nous aider à y arriver », explique Anne-Marie Hallé, directrice des affaires publiques pour la division Québec d’Enviro Connexions.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Anne-Marie Hallé

Les partenaires pourraient être des entreprises du Québec, d’ailleurs en Amérique du Nord, ou même de l’international, précise-t-elle, alors que les solutions qui suscitent son intérêt sont celles de nature technologique.

L’entreprise, qui fait déjà appel à diverses technologies pour verdir ses activités, a par exemple recours depuis plusieurs années à un système de captage de biogaz sur son site d’enfouissement. Celui-ci permet de capter les gaz qui sont relâchés par les matières putrescibles enfouies pour les transformer ensuite presque entièrement en gaz naturel.

Avec notre système de captage, on attrape plus de 95 % des biogaz émis sur notre site d’enfouissement, ce qui nous a permis de réduire de 88 % nos émissions de GES depuis 2014.

Anne-Marie Hallé, directrice des affaires publiques, division Québec, Enviro Connexions

Au-delà de son site d’enfouissement, Enviro Connexions exploite aussi, à Terrebonne, des installations de compostage des résidus verts et organiques.

L’entreprise y traite environ 50 000 tonnes de résidus verts par année, ce qui peut inclure, par exemple, des branches, des feuilles et du gazon. Un peu tout ce que les citoyens déposent au bord du chemin, à l’automne et au printemps, dans des sacs en papier brun.

« On tamise le tout, à la fin du processus, et le compost qui en résulte est d’excellente qualité, dit Anne-Marie Hallé. On redistribue ensuite celui-ci aux municipalités pour que leurs citoyens, par exemple, ou encore des agriculteurs, en fassent bon usage. »

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Installations d’Enviro Connexions, à Terrebonne

Quant aux résidus organiques, qui proviennent des bacs bruns, l’entreprise en traite environ 20 000 tonnes par année.

« On reçoit ces résidus de Mascouche et de Terrebonne, et on les transforme ensuite en compost en plus d’en capter les gaz », dit Anne-Marie Hallé. Elle explique que l’entreprise a développé un bioréacteur anaérobie-aérobie séquentiel (BAAS), qui permet de biométhaniser, soit de produire du biométhane, à partir de ces matières organiques.

Mis au point par l’ingénieur Jean-Marc Viau, qui a été directeur général de l’entreprise pendant plusieurs années, le bioréacteur a coûté 1 million de dollars à développer, raconte Anne-Marie Hallé. « À ma connaissance, nous sommes les seuls à en avoir un au Québec dans notre industrie. Nous sommes encore en phase d’optimisation, mais cette innovation nous permet d’offrir un service vert aux municipalités à des coûts raisonnables. »