C’est une entreprise familiale qui a évolué avec son temps. La ferme traditionnelle de Saint-Roch-de-l’Achigan est devenue une entreprise de technologie qui s’attaque à un problème bien de notre époque, le traitement des eaux usées.

Ramo a développé une technologie qui permet de traiter les eaux de lixiviation des dépotoirs en y plantant des saules. Ce sont les propriétés uniques de l’arbre, comme l’évapotranspiration, qui sont mises au travail pour réduire le volume des eaux de lixiviation et revaloriser des terrains contaminés.

L’idée

Francis Allard, président et fondateur de Ramo, a d’abord eu l’idée de produire de l’énergie à partir de la biomasse à l’aide du saule, une espèce qui pousse vite et bien au Québec. De là, l’idée a germé d’utiliser les saules pour fabriquer des cloisons naturelles et des murs antibruit. Le projet a continué d’évoluer pour mettre l’arbuste à profit pour revitaliser les sols contaminés et traiter les eaux usées, ce qui est devenu un modèle d’affaires unique.

« On est rendus ailleurs », dit celui qui est maintenant à la tête d’une entreprise d’économie circulaire dont le cœur est toujours le même, le saule.

Le produit

Ramo a conçu un système automatisé qui utilise les propriétés du saule dans le traitement des eaux usées et des terrains contaminés. Le saule consomme beaucoup d’eau, ce qui est son principal atout pour accomplir cette tâche. Une plantation de saules puise l’eau d’un site contaminé et la purifie tout en l’utilisant pour sa croissance et en captant le CO2 dans l’atmosphère.

Une fois son travail accompli, la fibre est valorisée et transformée en murs antibruit, en copeaux pour faire des panneaux ou pour le chauffage.

Sa technologie en instance de brevet Evaplant intéresse déjà des poids lourds de l’enfouissement des déchets, comme Waste Management. La Régie intermunicipale de gestion des déchets des Chutes-de-la-Chaudière l’a choisie pour réduire les eaux de lixiviation du site d’enfouissement de Saint-Lambert-de-Lauzon.

Les entreprises minières sont aussi des clients potentiels pour la PME, qui a acquis une terre de 200 hectares en Abitibi pour y établir une pépinière de saules.

La revégétalisation des sites miniers et le traitement des eaux usées générées par les activités minières sont d’autres applications de la technologie que développe Ramo.

L’avenir

Les clients potentiels pour la technologie de Ramo se trouvent autant dans le secteur public que dans le secteur privé. « Il y a énormément d’intérêt autour de nos activités », affirme le fondateur de Ramo. L’entreprise emploie une soixantaine de personnes, dont des agronomes et des ingénieurs spécialisés dans le traitement des eaux. La PME a plusieurs fers au feu : une expansion géographique, notamment en Alberta, et une expérimentation avec d’autres essences de bois à croissance rapide comme le peuplier.

Depuis ses débuts, Ramo a bénéficié de l’aide à la recherche-développement et de l’appui de partenaires solides comme Desjardins et le Fonds FTQ. « On travaille aussi en partenariat avec nos clients, c’est comme ça qu’on peut se développer », dit Francis Allard.

L’avenir comporte son lot de défis pour une entreprise innovante comme Ramo, selon son président. « Il y a beaucoup d’éducation à faire », dit-il. D’autres sources de financement seront plus tard nécessaires. La formule qui sera retenue reste à définir. « Aucune porte n’est fermée », assure-t-il.

Consultez le site de Ramo