C’est un peu le monde à l’envers. Alors que plusieurs rêvent d’exporter, Averna Technologies s’apprête à augmenter sa présence au Québec. L’entreprise montréalaise ne réalise que 3 % de son chiffre d’affaires ici. Mais grâce à la filière des batteries pour véhicules électriques qui prend actuellement son envol dans ce coin de l’Amérique, les choses pourraient changer.

Averna Technologies est, comme l’indique son PDG, François Rainville, un secret très bien gardé. Pour la PME de 400 employés, dont 100 au siège social de Montréal, 75 aux États-Unis et 75 au Mexique, le Québec ne représente qu’un faible pourcentage de ses ventes annuelles de 100 millions de dollars.

L’entreprise se présente comme le leader mondial en matière de solutions d’ingénierie de tests et de contrôles. Sa grande spécialité : elle installe des stations automatisées pour tester et contrôler la qualité des composants, des pièces, de même que des produits finaux sur les chaînes de montage et d’assemblage.

La PME œuvre notamment dans les secteurs de l’automobile et des transports, des sciences de la vie, des télécommunications et de l’électronique grand public.

Averna possède des bureaux dans neuf pays. Elle déploie ses unités d’inspections automatisées principalement dans des usines en Asie, au Mexique et en Europe de l’Est. Le printemps dernier, elle a fait l’acquisition d’une entreprise en Allemagne. Cela lui a donné accès au prestigieux et très innovateur secteur de l’automobile allemand, qui prend résolument un virage électrique.

L’Allemagne est un hot spot en ce moment. Nous allons bien sûr travailler avec les constructeurs automobiles. Avant, on travaillait en périphérie. On amène maintenant notre expertise et on profite des compétences de l’entreprise qu’on a acquise là-bas.

François Rainville, PDG d’Averna

L’existence au Québec d’un acteur de la trempe d’Averna est donc de bon augure pour la jeune filière québécoise des batteries électriques. Il ne faut cependant rien tenir pour acquis, tient à souligner M. Rainville.

« Il y a au Canada une culture de tout vouloir faire soi-même, déplore-t-il. Le time to market [temps de commercialisation] n’est pas toujours assez considéré. Plusieurs entreprises veulent tout contrôler et prennent donc du retard au lieu de créer des partenariats avec des gens comme nous. »

Que Québec inc. se console : Averna travaille déjà en partenariat avec des entreprises d’ici. Flo, l’un des plus importants fabricants de bornes de recharge sur le continent (95 000 bornes résidentielles, privées et publiques installées à ce jour) fait partie du lot. Averna s’occupera entre autres de tester la nouvelle génération de bornes de recharge de Flo.

« Flo a compris l’importance du time to market et donc de créer des partenariats. Les Américains pensent beaucoup comme cela également », soutient François Rainville.

Justement, Averna a été un acteur clé durant le processus de relocalisation (inshoring) aux États-Unis durant la pandémie.

Grâce à la venue de nouveaux actionnaires en 2021 (Walter Capital, Investissement Québec et Groupe W Investissements), et se disant en très bonne santé financière, l’entreprise québécoise veut continuer à développer des partenariats mondiaux avec ses clients. De nouvelles acquisitions sont également dans la besace de la PME.

« Je suis en communication avec 20 entreprises de partout dans le monde, révèle François Rainville. On a une entente de principe avec un joueur en particulier. On garde les yeux ouverts. »

Averna en bref

  • Fondation : 1999
  • Actionnaires : Walter Capital, Investissement Québec, Groupe W Investissements S.E.C. et 13 membres de la direction
  • Chiffre d’affaires : 100 millions
  • Employés : 400, dont 100 à Montréal
  • Croissance : 10 % annuellement
  • Siège social : Montréal