Alors que leurs bonbons se répandent un peu partout, les propriétaires des confiseries KandJu vont tout mettre dans le même sac : les activités du siège social, de l’usine de Saint-Césaire et du centre de distribution de Granby seront réunies dans un nouveau complexe qui sera construit sur le terrain de 185 000 pi⁠2 qu’ils viennent d’acquérir à Granby.

Les cofondateurs Marie-Ève Gladu et François St-Laurent vont investir 7 millions de dollars dans la construction d’un premier bâtiment de 30 000 pi⁠2 en 2024. Ils planifient déjà un agrandissement de 22 000 pi⁠2 pour soutenir la croissance de 35 % par année qu’ils connaissent depuis deux ans.

KandJu conditionne savamment des bonbons fournis par des manufacturiers canadiens et étrangers.

« On essaie d’aller chercher le meilleur de chaque pays et on crée des mélanges et des produits à valeur ajoutée à partir de ces matières premières, décrit Marie-Ève Gladu. Mais nos mélanges sont quand même homologués comme aliments préparés au Québec, étant donné que le malaxage fait partie des activités de transformation. »

Ces amalgames sont mis en sacs, en seaux de plastique, en pots et sont vendus en vrac.

À l’heure actuelle, KandJu emballe et distribue à l’échelle canadienne 25 tonnes de bonbons par semaine.

L’entreprise emploie une centaine de personnes, dont près de la moitié dans son réseau de neuf boutiques sur le sol québécois.

Elle a récemment investi lourdement dans l’automatisation. « Dans la nouvelle usine, nous avons le projet d’installer des robots qui vont nous permettre d’ouvrir les sacs, de prendre les caisses et de les mettre sur les palettes », informe François St-Laurent.

Les deux entrepreneurs prévoient s’attaquer bientôt au marché américain, où leur marque de commerce vient d’être enregistrée.

Un couple inséparable

Marie-Ève Gladu et François St-Laurent se sont rencontrés au milieu des années 2000.

« On était tellement amoureux qu’on s’est dit : “Ce n’est pas vrai qu’on va passer nos journées à travailler chacun de notre côté et qu’on va se voir un petit peu le soir et un petit peu le matin” », relate François.

Pour unir leurs destinées professionnelles, ils ont lancé leur propre entreprise.

« Il nous est venu l’idée de prendre des bonbons puis de les piquer sur une brochette de bois. Comme des brochettes de poulet. »

Ils les ont d’abord offertes – emballées avec une jolie petite boucle – aux clients de l’érablière des parents de Marie-Ève. Les brochettes ont vite piqué leur curiosité : une cliente leur a demandé si elle pourrait s’en procurer ailleurs.

« Du jour au lendemain, sur un coup de tête, on a lâché nos emplois, on a monté des brochettes, on a dessiné et assemblé des présentoirs », poursuit notre homme. « Puis, un bon matin de septembre, je suis allé m’acheter une chemise propre et j’ai acheté un coffre à pêche chez Canadian Tire. On a mis les produits dedans et on est partis en auto pour les vendre. C’est un peu comme ça que l’histoire a commencé. »

C’était en 2006. Ils ont créé la marque KandJu en 2013 pour vendre directement leurs produits aux consommateurs.

COVID et récession

Quand la COVID-19 a forcé la fermeture des petits commerces indépendants où ils vendaient jusqu’alors leurs produits, Marie-Ève et François ont décidé de frapper à la porte des grandes chaînes.

« Ça a vraiment explosé cette année-là, constate la jeune entrepreneure. Je pense qu’on était à 65 % de croissance. »

La récession qui a suivi n’a pas trop perturbé l’entreprise : le marché des bonbons de milieu de gamme contient ses propres agents de conservation.

« En temps d’inflation ou de récession, on va davantage se restreindre sur les produits de luxe, mais les gens ne vont pas se priver des petites récompenses qui demeurent abordables, explique-t-elle. Ce qui fait qu’on arrive toujours à tirer notre épingle du jeu. »

Deux nouveaux secteurs

Les deux entrepreneurs se sont récemment découvert deux nouveaux marchés : ceux des entreprises et des levées de fonds.

« Ce sont des volets qu’on sous-estimait, admet Marie-Ève Gladu. J’ai des bureaux d’avocats et de notaires qui vont offrir à leurs clients des seaux de bonbons à l’occasion de Noël. Ça fait deux ou trois ans qu’on exploite ce créneau, et on y voit une belle opportunité. »

Un autre champ s’ouvre dans les campagnes… de financement pour les jeunes.

« Tout le monde dit oui à un petit pot de bonbons. C’est quelque chose qu’on va pousser au cours des prochaines années. »

L’Halloween n’est pas la fête de Walmart

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la frénésie de l’Halloween a eu peu d’influence sur leurs succès. Jusqu’à récemment, du moins.

« Voilà quelques années, on se disait que l’Halloween était la fête de Walmart et des grandes surfaces, parce que les gens qui donnent des bonbons ne vont pas nécessairement dans le moyen et haut de gamme », relève Marie-Ève Gladu.

Mais là aussi, un marché secondaire s’est développé depuis deux ou trois ans.

« Les adultes organisent des soirées meurtre et mystère, des soirées d’épouvante, des soupers. C’est vraiment une fête sur laquelle on veut investir de l’énergie. »

KandJu ?

La question vous taraude : mais d’où vient le nom KandJu ?

« Le mot kandju signifie bonbon en maltais », répond Marie-Ève Gladu.

Rien à voir avec les bonbons au lait malté : il s’agit de la langue parlée dans l’île de Malte.

« Je vous explique : François avait fait l’exercice d’entrer le mot bonbon dans un logiciel traducteur pour y trouver un mot qui lui parlerait. En faisant l’exercice, nous sommes arrivés au mot kandju en maltais, après avoir testé plusieurs autres langues. »

Savoureuse anecdote.

Le succès persistant de Ratté

PHOTO STÉPHANE AUDET, FOURNIE PAR PNEUS RATTÉ

Stéphane Ratté, président, et Charlyne Ratté, vice-présidente, tous deux copropriétaires de Pneus Ratté

Les Pneus Ratté tiennent bien la route depuis bientôt 90 ans et l’entreprise de Québec prévoit élargir son empreinte dans la région montréalaise d’ici trois ans. Le groupe, qui compte 23 points de vente au Québec, se targue d’être le plus ancien réseau d’ateliers de pneus et de mécanique au Québec. Il a fait son apparition à Montréal en 2021, dans l’arrondissement d’Anjou, où il possède un centre de l’automobile et un centre du poids lourd – sa seule présence à l’ouest de Trois-Rivières jusqu’à présent. Adrien Ratté avait ouvert son atelier en 1934 sur le boulevard Charest, à Québec, où il distribuait notamment les pneus Dunlop. Stéphane Ratté, président, et Charlyne Ratté, vice-présidente, représentent la quatrième génération à la tête de l’entreprise. Les Pneus Ratté ont investi plus de 40 millions de dollars en acquisitions et agrandissements depuis 2000. Ils emploient plus de 250 personnes.

Solère distribué par Lumen

PHOTO FOURNIE PAR SOLÈRE

Les fondateurs de Solère en août 2023 : Marc Desparois, président, Geneviève Couture, vice-présidente stratégie des affaires, Hugo Lajeunesse, vice-président construction, et Louis Duguay, vice-président ingénierie et innovation

Solère avait à peine vu la lumière du jour qu’elle a signé un partenariat avec un phare de la distribution de matériel électrique. Solère, tout juste lancée en août 2023, vient de signer une entente avec Lumen, qui devient son distributeur officiel. L’entreprise montréalaise a mis au point des systèmes d’éclairage DEL autonome, alimentés par des piles rechargées à l’énergie solaire, pour les endroits et régions dépourvus de distribution d’électricité. Son système de batterie LiFePO4, conçu et produit dans son usine de l’arrondissement de Saint-Laurent, demeure parfaitement fonctionnel de -50 à 65 °C. Un produit unique sur le marché, assure l’entreprise. Solère est le fruit de l’association entre Marc Desparois, président de NRG Management, une agence d’éclairage commercial et institutionnel, et Louis Duguay, président d’Elumen Lighting Networks, un fabricant de produits d’éclairage DEL.

Difuze a trouvé Wanted !

Difuze concentre un peu plus son attention sur Toronto avec l’acquisition du recherché Wanted !. Le fournisseur montréalais de services de finition, de doublage, d’accessibilité et de livraison de contenu pour l’industrie audiovisuelle vient d’acheter le studio torontois fondé en 2001, spécialisé pour sa part en postproduction sonore. Soutenue par le Fonds de solidarité FTQ, cette transaction permet à Difuze de « renforcer les liens avec [ses] clients ontariens », selon le président de l’entreprise, François Deschamps. Difuze a été fondée le 1er septembre 2018 par François Deschamps, Alain Baccanale et Nicolas Savoie, trois vétérans du secteur audiovisuel. Il s’agit de leur sixième acquisition en cinq ans. Les trois associés avaient d’abord acquis Technicolor, SPR et le CNST. Ils ont ensuite acheté deux autres entreprises établies à Toronto, The Media Concierge et SpeakeasyDV. L’entreprise compte plus de 250 employés répartis dans ses bureaux de Montréal et de Toronto.

120

Quelque 120 représentants des PME beauceronnes ont assisté au déjeuner d’information sur la Renaissance de l’industrie de la construction navale québécoise, qui se donnait le 12 octobre à Saint-Georges. C’était une des neuf rencontres prévues dans cette tournée organisée par l’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada.