À 17 ans, l’Allemand Marcel Kaufmann a remporté une compétition organisée par la NASA. Environ 10 ans plus tard, il a été recommandé par Chris Hadfield pour une bourse lui permettant d’étudier à Polytechnique. Dans quelques mois, il déménagera en Californie afin de travailler pour le prestigieux JPL Lab.

Le candidat au doctorat semble vivre un conte de fées. « Quand j’ai remporté la compétition de la NASA, ils m’ont envoyé à Houston pour un atelier durant lequel j’ai pu planifier une mission avec des astronautes et des ingénieurs, se souvient l’étudiant de 32 ans. Ça a fait naître ma passion pour l’espace ! »

Élevé à Sachsenhausen, un minuscule village à 90 minutes de Francfort, il rêvait de voir le reste du monde. « Quand je suis allé aux États-Unis, c’était mon premier vol d’avion. J’ai rencontré Chris Hadfield, qui est devenu une inspiration pour moi. »

Imposante bourse

Après un baccalauréat et une maîtrise à l’Université des sciences appliquées de Darmstadt, Marcel Kaufmann a déménagé aux Pays-Bas afin de travailler pour l’entreprise Science & Technology. Son rôle : surveiller des infrastructures critiques, comme des pipelines de gaz et de pétrole, à partir de l’espace. « On utilisait les radars de satellites européens et canadiens pour surveiller les entreprises qui commencent à creuser quand elles ne le devraient pas, explique-t-il. Ça arrive souvent dans certains pays africains et des pays occidentaux comme les Pays-Bas. »

Un jour, il a reçu un appel de Giovanni Beltrame, professeur au département de génie informatique et génie logiciel à Polytechnique Montréal. « Il m’a demandé si je voulais faire un doctorat avec lui. J’avais toujours rêvé de poursuivre mes études, mais je n’avais pas les sous. Il m’a offert une bourse, en plus de m’encourager à postuler pour l’une des bourses d’études supérieures Vanier, en me disant que j’avais de bonnes chances. »

Avec raison, car Marcel Kaufman a obtenu une imposante bourse.

En 2017, j’ai quitté mon travail et j’ai déménagé à Montréal en sachant que je ne parlais pas français. C’est la cinquième langue que j’apprends, sans compter les langues de programmation qui sont aussi dans ma tête.

Marcel Kaufmann

Un saut à la NASA

Pendant ses études doctorales, il a eu l’occasion de travailler quelques mois pour la NASA. « En 2020, j’ai travaillé sur un projet de robots qui explorent des mondes inconnus ou des environnements souterrains de façon autonome. »

En raison de la pandémie, il est rentré à Montréal pour continuer ses études et collaborer avec le JPL Lab à distance. Leur collaboration est devenue à ce point fructueuse qu’une offre d’emploi l’attend quand il aura terminé sa thèse.

En effet, ses connaissances en photonique, en sciences informatiques et en robotique font de lui un candidat de choix pour la NASA.

Je suis comme un couteau suisse avec plusieurs outils que je peux utiliser pour relever des défis très variés.

Marcel Kaufmann

Il sera d’ailleurs appelé à travailler sur plusieurs projets de la NASA en tant que scientifique des données. Pour ceux et celles qui se demandent si l’étudiant connaît Farah Alibay, la réponse est « noui ». « À JPL, il y a entre 600 et 800 personnes. Je n’ai pas eu de contact direct avec Farah, à l’exception d’un café virtuel pendant lequel on a échangé durant la pandémie. Peut-être qu’on aura l’occasion de collaborer dans l’avenir, mais je l’ignore. »

Parlant d’avenir, il aimerait beaucoup aller dans l’espace. « J’ai postulé avec 23 000 autres personnes au dernier appel de candidatures d’astronautes de l’Agence spatiale européenne. Je n’ai pas été sélectionné, mais je vais continuer d’essayer. C’est un rêve à long terme. »