Après avoir révolutionné le monde de la gestion et de la diffusion de l’information juridique au Canada, Lexum s’attaque au marché américain.

Qu’est-ce qui lie la cour de l’État de l’Arkansas et celle du Nouveau-Mexique au Québec ? Les deux utilisent les technologies de l’entreprise montréalaise Lexum pour héberger et diffuser leurs informations juridiques.

« Nous avons pris le modèle que nous avons développé au Canada et nous l’avons répliqué pour le marché américain, où nous sommes bien établis depuis deux ans et poursuivons nos efforts pour y croître davantage », affirme Pierre-Paul Lemyre, vice-président au développement des affaires chez Lexum.

Par exemple, l’entreprise présentera sa technologie à la foire commerciale eCourts qui se tiendra à Las Vegas du 5 au 7 décembre. « Nous participons à une douzaine d’évènements en Amérique du Nord chaque année », ajoute M. Lemyre.

Quelle est cette technologie qui a révolutionné le monde de la gestion et de la diffusion de l’information juridique ?

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Pierre-Paul Lemyre, vice-président au développement des affaires chez Lexum

« Avant, on avait au Canada le modèle de l’utilisateur-payeur, indique Pierre-Paul Lemyre. Il y avait des bases de données, par exemple avec les décisions des tribunaux, et les avocats payaient pour y avoir accès. Nous sommes allés voir les institutions pour leur dire qu’il n’y avait pas de raison de faire payer les gens pour avoir accès à cette information publique et qu’elles devraient nous aider à la rendre accessible à tout le monde sur l’internet. »

Pour réaliser cette vision, la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada a créé au début des années 2000 l’organisme sans but lucratif CanLII. C’est sur le site web www.canlii.org que toute l’information judiciaire est devenue accessible petit à petit grâce à la technologie développée par Lexum. Il faut préciser qu’à l’époque, c’était très innovateur, et d’ailleurs, Lexum était un laboratoire de recherche de Daniel Poulin, maintenant professeur émérite à la faculté de droit de l’Université de Montréal. L’entreprise est devenue privée en 2010.

Des conditions de travail dignes des grandes entreprises

Alors que toutes les entreprises se battent pour attirer et garder leurs employés, ceux de Lexum sont dans l’entreprise depuis 12 ans en moyenne. « Notre taux de rétention est très élevé », remarque Pierre-Paul Lemyre.

Qu’est-ce qui explique cette fidélité ?

Nos employés ont envie de travailler chez nous en raison de notre vision. Nous avons transformé le marché de la diffusion de l’information juridique au Canada et nous sommes maintenant en train de répandre cette idée aux États-Unis. C’est un élément très mobilisant.

Pierre-Paul Lemyre, vice-président au développement des affaires chez Lexum

Lexum s’efforce aussi d’offrir des conditions de travail intéressantes. Comme l’entreprise qui compte maintenant 37 employés a été essaimée par l’Université de Montréal, elle a gardé plusieurs des avantages offerts par ce grand employeur.

« Par exemple, nous avons un fonds de pension que nous avons même bonifié au fil des ans, des assurances soins de santé et dentaire, un programme de santé mentale, un entraîneur qui vient deux fois par semaine pour nous au parc du Mont-Royal qui est à côté du bureau, un salaire concurrentiel bien sûr et du soutien pour se faire un bureau à la maison avec internet haute vitesse », énumère Pierre-Paul Lemyre.

Lexum, acquise par CanLII en 2018, est lauréate des prix Performance Québec cette année.