En cette ère hyperbranchée, le marché mondial des satellites connaît une forte croissance. Et l’entreprise MDA, par l’entremise de sa division à Sainte-Anne-de-Bellevue, profite de cet engouement. De simple fournisseur, elle est devenue un fabricant de satellites à part entière. Mais pour poursuivre son expansion, elle cherche 100 nouveaux employés, lesquels s’ajouteront aux 200 nouvelles embauches de l’an dernier.

Fondée en Ontario il y a 50 ans, MDA (MacDonald, Dettwiler and Associates) a de la broue dans le toupet. Il y a quelques mois, sa division québécoise signait un contrat de 415 millions de dollars avec Globalstar pour le déploiement de 17 satellites (avec une option sur 9 autres) destinés au marché des services mobiles par satellite.

Connue mondialement pour ses antennes maintes fois brevetées et ses composants électroniques, deux produits destinés au secteur des satellites, l’entreprise compte 2200 employés principalement au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Même si elle est devenue intégrateur, MDA demeure fournisseur d’antennes, notamment auprès du géant Télésat.

Basse altitude

Le marché occupé par MDA s’inscrit dans la tendance du LEO (Low Earth Orbit ou satellite en orbite terrestre basse), qui vise la mise en orbite de satellites à 1000 km d’altitude. Si cela peut sembler très haut pour le commun des mortels, il faut savoir que certains des satellites se promènent au-dessus de nos têtes à plus de 36 000 km d’altitude.

Selon Amer Khouri, vice-président, systèmes satellites, le LEO permet la transmission rapide de données aux utilisateurs terriens. Le signal est lancé, puis reçu plus rapidement, vu la « proximité » des satellites. Ceux-ci font partie, dit-il, de ce qu’il est convenu d’appeler une « constellation ».

PHOTO SONIA LARONDE, FOURNIE PAR MDA

Amer Khouri, vice-président, systèmes satellites chez MDA

L’avenir est dans les constellations. On entend beaucoup parler des voitures autonomes. Ça prend des constellations de satellites pour faire fonctionner ce type de voitures.

Amer Khouri, vice-président, systèmes satellites chez MDA

Selon les besoins recherchés, plusieurs satellites (donc une constellation) couvrent le globe et se déplacent à l’unisson, comme le feraient des danseurs en ligne. En matière de taille, les satellites de MDA se situent entre un lave-vaisselle et un frigo, et valent chacun plusieurs millions.

Les satellites québécois sont entre autres utilisés comme gestionnaires et traqueurs d’actifs. On peut par exemple suivre en temps réel les bateaux qui sillonnent les mers du monde, chargés de vrac ou de conteneurs. Les téléphones satellites sont un autre marché porteur pour l’entreprise.

L’usine québécoise de MDA a par ailleurs fait l’objet d’importants investissements (des dizaines de millions, selon Amer Khouri) afin d’augmenter la productivité et la précision des opérations d’assemblage. Pour l’entreprise de haute technologie, le virage 4.0 est à un stade avancé.

Travailleurs recherchés

L’an dernier, en pleine pandémie et en dépit de la pénurie de main-d’œuvre, l’équipe de MDA à Sainte-Anne-de-Bellevue a réussi à embaucher 200 personnes, entre autres des finissants universitaires. Actuellement, elle fait travailler plus de 1000 personnes (des ingénieurs et des techniciens, en majorité) dans ses installations québécoises.

L’entreprise souhaite maintenant accueillir 100 nouveaux employés le plus rapidement possible. Elle dit tabler sur de bonnes conditions de travail, de généreux avantages sociaux et un secteur d’activité en émergence où les passionnés de sciences et de technologies trouveront leur compte.

En marge de son contrat avec Globalstar, MDA vient de mettre la main sur un bâtiment qui fera office de deuxième usine à Sainte-Anne-de-Bellevue.

Les ambitions sont grandes puisque l’entreprise affirme « mener la charge vers des colonies lunaires viables, une meilleure observation de la Terre et de meilleures communications ».

À ce jour, les technologies de MDA ont été intégrées dans plus de 350 missions de satellites, ce qui représente plus de 2000 sous-systèmes d’antenne et 3000 sous-systèmes électroniques sur environ 850 satellites actuellement en orbite.