En 2009, quand GSoft a lancé ShareGate, un outil pour simplifier la gestion de Microsoft 365 qui comprend maintenant Teams, puis Officevibe en 2013 pour mesurer l’engagement des employés, personne ne pensait qu’un jour, une pandémie rendrait les entreprises dépendantes de ce genre de logiciels à cause du télétravail. Depuis, GSoft a toujours continué à faire évoluer ses produits, et elle a agrandi la famille l’automne dernier en lançant Softstart, une plateforme pour faciliter l’accueil de nouveaux employés.

« Les outils RH réguliers permettent de signer des contrats d’embauche, mais il y a plusieurs autres choses à faire lorsqu’on accueille un nouvel employé, comme lui donner la bonne information sur l’entreprise, l’amener à comprendre qui fait quoi et, surtout, lui permettre de connecter avec ses collègues : ce sont des défis très humains, et c’est ce que Softstart permet de faire à distance », explique Simon De Baene, président et cofondateur de GSoft, rencontré dans le grand bureau plutôt vide de l’entreprise au bord du canal de Lachine.

GSoft avait pourtant beaucoup investi avant la pandémie dans son espace physique avec, notamment, auditorium et rampe de planche à roulettes. « À l’époque, on y croyait, mais les choses ont changé, dit simplement l’entrepreneur. Nous avons annoncé en août 2020 que nous devenions une entreprise remote first [d’abord pensée pour travailler à distance] parce que nous pensons que c’est la voie à suivre pour devenir une meilleure entreprise. »

Étant la première utilisatrice de ses produits, GSoft est donc bien placée pour les améliorer en continu. Elle vient d’ailleurs d’ajouter un volet reconnaissance à Officevibe.

Officevibe posait déjà des questions aux employés chaque semaine pour mesurer leur engagement et maintenant, on leur demande aussi de nommer un collègue qui mérite d’avoir de la reconnaissance pour son travail, et ils peuvent lui envoyer un message personnalisé.

Simon De Baene, président et cofondateur de GSoft

Alors que l’entreprise compte maintenant 300 employés et qu’elle a franchi le cap des 100 millions de revenus annuels en 2021 grâce à des clients dans une centaine de pays, Simon De Baene est allé chercher un directeur général, Martin Gourdeau. Cette décision lui permet de se concentrer sur la vision et la stratégie de l’entreprise, qui a maintenant 16 ans, pour qu’elle puisse continuer à se réinventer.

« Dans le laboratoire d’innovation de GSoft, nous bâtissons les futurs produits de l’entreprise, indique-t-il. Nous travaillons sur deux nouveaux en 2022, toujours pour améliorer l’expérience des employés. »

Pour avoir les moyens de ses ambitions, le recrutement demeure un défi pour GSoft. « Au Québec, l’entreprise est connue, mais dans le reste du Canada, la visibilité reste à bâtir », indique le président de 36 ans, qui compte bien investir les efforts nécessaires pour briller d’un océan à l’autre.

GSoft est dans la liste des sociétés les mieux gérées de Deloitte depuis 2017.

La clé de leur succès

« Nous embauchons des gens de partout au Canada et nos employés ne seront plus jamais obligés de venir au bureau, affirme Simon De Baene. Notre manière de collaborer passe maintenant par les technologies. Nous leur permettons aussi de travailler de l’étranger six mois par année. Ça fonctionne, parce que les attentes sont claires et parce que nos employés sont responsables et autonomes. Il faut aussi se donner le droit de faire confiance aux gens même si l’humain est de nature méfiante. Et même si quelquefois, ça ne marche pas. Beaucoup d’entreprises sont paralysées parce qu’elles ne font pas confiance. Il faut prendre des risques. »