En transformant et en élargissant l’offre de services de l’entreprise familiale À la boîte à fleurs, les sœurs Stéphanie et Marie-Ève Joly, qui ont pris la relève, l’ont propulsée : les ventes en ligne ont plus que triplé en un an et le chiffre d’affaires a augmenté de 30 %.

« Et 2022 va être une année ambitieuse ! annonce joyeusement Stéphanie Joly, directrice de la division fleuriste de la société lavalloise. Nous voulons améliorer notre présence sur le web, bonifier notre site internet et doubler nos ventes en ligne. »

Fondée il y a 55 ans par Denise Locas, grand-mère des sœurs Joly, À la boîte à fleurs est d’abord un fleuriste. Mais avec l’arrivée de sang neuf, les idées se bousculent et les projets se multiplient : Marie-Ève Joly développe, dès 2010, un espace gourmet, avec épicerie fine, plats cuisinés pour emporter et coin bistro.

Les produits en boutique se diversifient : articles déco, vêtements pour bébé, jeux pour enfants, produits pour le corps, cahiers de notes... Tout est choisi méticuleusement et une grande place est accordée aux artisans québécois. Ils représentent 95 % de ce qui se retrouve sur les tablettes.

Mixer fleurs et nourriture, c’était osé. Il ne faut pas oublier qu’on revend de la marchandise, on ne fabrique rien. Ce qu’on offre est personnalisé et plus humanisé que ce qu’on retrouve en grande surface, par exemple. On offre une belle vitrine pour les artisans d’ici.

Stéphanie Joly, directrice de la division fleuriste, À la boîte à fleurs

Les ventes en ligne ont explosé lorsque le duo d’entrepreneures a exploité les paniers-cadeaux, commandés en ligne et envoyés par la poste dans de jolies boîtes, aussi fabriquées localement. « Les thématiques les plus populaires, en ce moment, ce sont les boîtes apéros festifs, les boîtes pour les familles, avec des mélanges à biscuits, des pâtes alimentaires multicolores, du caramel, ou encore les boîtes détente et cocooning », affirme la femme d’affaires de 38 ans.

Les paniers-cadeaux changent au gré des saisons, et selon les tendances du moment. À la fête des Mères, au printemps dernier, en pleine vague de coronavirus alors que les gens ne pouvaient voir leurs proches, les ventes ont été fulgurantes. « On a géré 400 commandes en ligne en un week-end ! », lance la mère d’un garçon de 5 ans.

Environ 60 % des ventes en ligne proviennent du milieu des affaires. De grandes entreprises, comme Cascades, Desjardins, Danone, Couche-Tard, la Banque Nationale, sont devenues des alliées, car elles sont fidèles, souligne Mme Joly, visiblement fière.

Leadership fort et féminin

Stéphanie Joly ne le cache pas : la croissance de l’entreprise se gère bien parce que le leadership est fort. Sa mère, Francine Locas Joly, qui a repris l’entreprise de sa propre mère en 1995, est toujours propriétaire et supervise les activités. L’équipe, presque entièrement féminine, a presque doublé en 10 ans : elles sont maintenant 16 à assurer l’ouverture de la boutique, sept jours sur sept.

Selon Mme Joly, l’enjeu principal de la gestion des ressources humaines est la qualité de vie.

On fait les horaires à partir des disponibilités des employées. Elles peuvent ensuite changer leurs quarts de travail comme elles le veulent.

Stéphanie Joly, directrice de la division fleuriste, À la boîte à fleurs

« Nous avons réduit nos heures d’ouverture pour permettre une meilleure conciliation travail-famille. Nous sommes très à l’écoute de leurs besoins. Et surtout, nous voulons qu’elles aient du plaisir », ajoute-t-elle.

Elle croit fermement qu’en donnant du contrôle et de l’autonomie à ses employées, une saine relation de confiance s’est installée dans tout le groupe. « Nous travaillons dans un domaine de création, rappelle-t-elle, il faut que ce soit agréable, joyeux, détendu ! Mon équipe ne cesse de m’impressionner. »

Un réseau qui ouvre des portes

Stéphanie Joly, diplômée en design de présentation et en gestion de l’Université McGill, a habilement créé un réseau autour de l’entreprise. Elle s’implique au sein du Réseau des femmes d’affaires du Québec, où elle occupe le poste de présidente régionale de Laval depuis septembre. Elle a aussi décroché la certification internationale « WEConnect » qui assure une propriété, une gestion, une indépendance et un contrôle majoritairement féminins dans une entreprise.

« Entre femmes d’affaires, on discute de nos défis et objectifs, note-t-elle. Autant pour l’accompagnement que pour les outils et les ressources, ça vaut la peine ! Et je ne parle même pas des occasions d’affaires. Je pense que j’avais sous-estimé, au début de mon parcours en 2010, l’importance des contacts... Ça ouvre des portes ! »