Il est président fondateur du Cercle des leaders de l’innovation, à Montréal. Il joue un rôle similaire à New York ainsi qu’à Paris. Au quotidien, il conseille des chefs d’entreprise, des décideurs. Et il a appris à composer avec un horaire très chargé ! Portrait.

Dave Caissy, 48 ans, fait carrière en gestion de l’innovation depuis un quart de siècle. Les entreprises manufacturières, les grandes sociétés d’État, les principaux acteurs économiques, tant au Québec qu’à l’étranger, savent où le trouver quand il est question de définir les grands enjeux de l’innovation.

« Je peux dire que dans cette industrie, je suis assez connu », reconnaît sans prétention le directeur associé chez Audax Innovation.

L’entreprise de six spécialistes, qu’il dirige à partir de ses bureaux de Montréal – depuis la pandémie, il a ouvert un petit bureau à Deux-Montagnes –, remplit des mandats de consultation auprès d’une centaine d’entreprises par année.

« On a une mission globale, précise-t-il. Nos clients sont répartis dans une proportion de 40 % au Canada, de 30 % aux États-Unis et de 30 % en Europe. On remplit des mandats en Inde et aux Philippines. »

Et le Québec ?

Dans le marché québécois, qu’observe-t-il quand on lui demande conseil ? Que propose-t-il à ses clients qui cherchent à établir une « stratégie » innovante qui sera couronnée de succès ?

« Dans bien des cas, répond-il, les chefs d’entreprise qui me consultent sont placés devant un dilemme. Soit ils se disent prêts à investir temps et argent pour améliorer leurs procédés et leurs méthodes de travail, soit ils entendent prendre un raccourci pour acheter une jeune pousse qui occupe déjà le créneau recherché. »

Cette dernière approche, selon lui, « est beaucoup moins intéressante, du point de vue économique », considérant le prix souvent très élevé à payer pour acheter une entreprise.

Je dirais même que le monde des start-up tire avantage de la situation, de la lenteur des entreprises établies à prendre les moyens qui s’imposent pour innover et se déployer davantage dans leurs marchés.

Dave Caissy, président fondateur du Cercle des leaders de l’innovation

C’est là que son rôle de conseiller en « gestion de l’innovation » intervient et se confirme, de façon plus concrète.

« Ce n’est pas simple, établir un plan d’innovation. Voilà pourquoi, avant de se lancer, il faut structurer sa démarche, mesurer les impacts des décisions qui seront mises de l’avant, s’assurer que ce sera rentable, en fin de compte », fait-il valoir.

« Dans mon travail, il m’arrive fréquemment de conseiller des chefs d’entreprise qui veulent innover, mais qui n’ont pas de plans et qui sous-estiment la charge de travail que demande une telle démarche. »

Chose certaine, relève le conseiller en gestion de l’innovation, les entreprises québécoises « sont très innovantes », mais elles n’ont pas toutes les moyens financiers pour réaliser leurs objectifs.

« Je dirais qu’elles vont de l’avant en fonction des moyens financiers dont elles disposent, dit-il. On parle ici de petites et moyennes entreprises. Très souvent, le propriétaire est facile d’accès, et plus facile à convaincre que c’est la voie à emprunter. »