Depuis quelques mois, le Baleine boréale navigue entre le port de Québec et Baie-Déception, située dans l’extrême nord de la province. Sa mission : assurer le transport du concentré de nickel de la mine Raglan vers le sud et acheminer vers le site minier tout l’équipement nécessaire à ses activités. Le navire fournit par ailleurs gratuitement un service de transport pour le matériel des communautés de Salluit et de Kangiqsujuaq.

Le Baleine boréale est en fait un super brise-glaces commercial assemblé au chantier naval de Yokohama, au Japon. Son véritable nom est l’ARVIK 1, « arvik » signifiant « baleine boréale » en inuktitut. Presque unique au monde, le navire a été nommé ainsi à la suite d’un concours tenu auprès de la population locale. Il est long de 188,8 m et large de 26,6 m, la puissance de son moteur principal est de 30 000 chevaux-vapeur. Son poids mort est de 31 279 tonnes.

Sa conception moderne lui permettra de réduire considérablement son empreinte écologique, notamment à cause du type de diesel à très faible teneur en soufre qu’il utilise.

Presque unique au monde

Il n’existe que trois brise-glaces semblables dans le monde. Celui qui dessert Baie-Déception appartient à l’armateur montréalais Fednav. « Grâce à une construction robuste, ce nouveau brise-glaces fournira un service fiable et efficace qui soutiendra nos activités et notre croissance pour de nombreuses années », explique Amélie Rouleau, directrice aux affaires publiques et engagements avec les parties prenantes chez Mine Raglan, une société Glencore.

PHOTO SR PHOTOGRAPHY, FOURNIE PAR GLENCORE

L’ARVIK 1 a une longueur de 188,8 m et une largeur de 26,6 m, et la puissance de son moteur principal est de 30 000 chevaux-vapeur.

Le nouveau navire fera l’aller-retour huit fois par année. En plus d’assurer une capacité de transport plus grande du concentré provenant de la mine, soit 2500 tonnes métriques supplémentaires par voyage, et de tout l’équipement nécessaire au fonctionnement de la mine, il permettra de continuer à offrir gratuitement un service de transport pour le matériel des communautés de Salluit et Kangiqsujuaq.

Depuis 2008, c’est plus de 700 000 $ que ces communautés ont pu économiser grâce à ce service.

Amélie Rouleau, directrice aux affaires publiques et engagements avec les parties prenantes chez Mine Raglan, une société Glencore

La mine Raglan est une mine de nickel située à Katinniq, entre les villages inuits de Salluit et de Kangiqsujuaq, au Québec. Elle se trouve à environ 100 km au sud-est de la baie Déception, qui est une baie du détroit d’Hudson, au nord de la péninsule d’Ungava, à la limite du Grand Nord québécois.

L’entente Raglan

Comme le veut la tradition maritime, pour lui apporter chance et protection, le navire devait faire l’objet d’un baptême officiel au Japon, en présence bien sûr de sa marraine, Annie Tertiluk. Née à Baie-Déception, elle est très engagée dans son milieu en tant que pasteur et elle participe activement à de nombreux comités. Le baptême n’a pas pu avoir lieu à cause de la pandémie, mais ce n’est que partie remise.

Le choix de la marraine indique bien la préoccupation de Mine Raglan envers les communautés inuites. En 1995, l’entente Raglan était signée entre Mine Raglan et cinq partenaires inuits appuyés par leur corporation foncière respective.

Cette entente, la première signée au Canada par un projet minier sur les répercussions et les avantages avec un groupe autochtone, traite de questions liées entre autres à la formation et à l’emploi pour les communautés locales, à la protection de l’environnement et à l’atténuation des impacts des activités minières sur le territoire, et à l’attribution de contrats en priorité aux entreprises inuites.