Les marchés boursiers ont réalisé une performance éclatante en 2019. Des gains dont vous vous réjouissez probablement en jetant un coup d’œil à la valeur de votre REER ou de votre portefeuille en ce début d’année. Mais le vent risque-t-il de tourner  ? La question se pose certainement. Comment alors vous protéger devant cette éventualité  ? Solutions.

Ne pas tomber dans le négativisme

On peut certainement invoquer plusieurs raisons pour devenir plus craintif quant aux perspectives des marchés financiers. Entre autres, on vient d’assister à trois trimestres successifs durant lesquels la croissance des bénéfices des entreprises a ralenti, explique Guy Côté, gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale. « Il faudra surveiller cet indicateur », dit-il. Par ailleurs, les taux d’intérêt sont bas, ce qui favorise la performance des marchés boursiers. Et comme les États-Unis sont en année électorale, il ne faut pas s’attendre à beaucoup de mouvements de taux en 2020, selon lui. Conclusion : certes, les marchés ont beaucoup monté, mais il croit que les actions offriront encore de bons rendements en 2020.

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Guy Côté, gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale

Le risque de sous-pondérer les actions

Depuis 1950, après une année exceptionnelle sur les marchés boursiers, l’année suivante s’est avérée de nouveau une bonne année dans 80 % des cas, rappelle Clément Gignac, économiste en chef à l’Industrielle Alliance. « Raison de plus d’être réticent à sous-pondérer les actions dans le portefeuille », dit-il. Le risque d’une remontée des taux d’intérêt planait sur les marchés financiers au début de l’année dernière. Mais ce n’est plus le cas. La Réserve fédérale américaine (Fed) a clairement laissé savoir qu’elle ne s’attendait pas à hausser les taux en 2020. L’an passé, les communications de la Fed n’étaient pas très bonnes, probablement à cause de l’inexpérience de son président, Jerome Powell. Le rendement des actions en 2020 pourrait être de 6 % à 8 %, selon Clément Gignac.

Maintenir le cap

Même si nous connaîtrons tôt ou tard des fluctuations de marché, possiblement importantes, il faut garder à l’esprit qu’elles sont très difficiles à prévoir. La plupart des experts vous diront qu’il est impossible de déterminer le moment précis où il faut acheter ou vendre. « En conséquence, peu importe les opinions sur les perspectives économiques, les critères d’investissement ne changent pas », explique Jean Duguay, chef des placements pour Eterna Groupe financier. L’objectif doit être à long terme. Les titres sélectionnés doivent être de grande qualité et doivent verser de bons dividendes. De plus, il faut s’assurer de maintenir des liquidités afin de pouvoir ajouter aux positions lorsque les marchés corrigent.

Ne pas oublier les obligations

Détenir une partie de son portefeuille en obligations a toujours été une stratégie recommandée pour se protéger du risque des actions. Mais est-ce toujours vrai, étant donné que les taux d’intérêt sont très bas ? D’abord, il ne faut pas oublier que le rendement d’une obligation comporte deux volets, soit le coupon d’intérêt et le gain (ou la perte) en capital causé par la fluctuation du prix de l’obligation. Quand les taux baissent, les prix des obligations montent. Grâce à ce phénomène, l’indice Univers des obligations canadiennes a réalisé un rendement de 6,9 % durant l’année 2019, souligne Fabien Major, associé principal chez Outremont Assante. Un rendement intéressant des obligations serait encore possible cette année, car il ne prévoit pas lui non plus que les taux remonteront en 2020.

Pas de bon moment pour se préparer

Le moment peut vous paraître inquiétant compte tenu de l’ampleur des gains réalisés par les marchés boursiers au cours de la dernière année. « Mais il n’y a pas de bon moment pour se préparer à un recul des marchés. L’objectif est plutôt de détenir en tout temps un portefeuille prêt à affronter toute éventualité », explique Philippe Le Blanc, gestionnaire de portefeuille chez COTE 100. Il est recommandé d’avoir une bonne diversification et un équilibre géographique, de détenir des actions de sociétés peu endettées, ainsi que des titres qui ont démontré une bonne résilience au cours des périodes de faiblesse économique. Cela vous permettra de mieux traverser les périodes de plus forte volatilité boursière sans avoir à modifier votre portefeuille du tout au tout.