Une stratégie maritime qui promet. Un port en pleine modernisation et sur le point d’inaugurer un nouveau terminal à conteneurs. Et la mise en place commune de trois pôles logistiques – deux en transport et un en commerce électronique. Voici quatre grands projets en cours au Québec.

Port de Montréal 4.0

Le port de Montréal poursuit sa modernisation. Une flopée de projets et d’initiatives sont actuellement mis en place et feront de l’endroit un lieu encore plus efficace et moins polluant. « On se positionne pour devenir un port intelligent », résume Mélanie Nadeau, directrice des communications à l’Administration portuaire de Montréal (APM).

Un portail web destiné aux camionneurs permet désormais de mesurer les temps de déplacement des camions. Résultat : des horaires mieux conçus, des temps d’attente et des délais raccourcis, donc une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’APM travaille également avec de jeunes pousses de l’École de technologie supérieure (ETS). L’une d’elles a cartographié en 3D le port dans ses moindres recoins afin d’aider à mieux développer, sinon reconfigurer le site.

Parmi les autres projets d’infrastructure : l’augmentation de la capacité ferroviaire au port et le réaménagement du terminal Bickerdike.

Un terminal en devenir

L’implantation d’un terminal à conteneurs à Contrecœur, près de Sorel-Tracy, progresse lentement, mais sûrement. Bientôt à l’étroit dans le port de Montréal, où sa capacité de manutention est de 1,7 million de conteneurs, l’APM prévoit commencer dès 2020 l’aménagement d’un nouveau terminal de 1,1 million de conteneurs.

Il reste toutefois quelques étapes cruciales à franchir, notamment l’étude d’impact environnemental, avant que ce projet de 900 millions ne se concrétise sur un terrain de 4 km2 le long du fleuve Saint-Laurent.

IMAGE FOURNIE PAR LE PORT DE MONTRÉAL

Le projet de terminal à conteneurs prévu à Contrecœur

« Ça va être le plus gros projet de toute l’histoire du port de Montréal », soutient Mélanie Nadeau.

La Banque de l’infrastructure du Canada a signé l’été dernier un protocole d’entente stipulant qu’elle travaillera avec l’APM sur la structuration financière du terminal proposé.

Une stratégie en cours

Lancée en 2015, la Stratégie maritime a déjà franchi plusieurs étapes, dont des projets d’amélioration des infrastructures totalisant 1,65 milliard à ce jour dans les 15 zones industrialo-portuaires du Québec.

Dans la foulée, la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, a entrepris une tournée des régions l’été dernier afin de mieux aider les secteurs de la logistique et du transport de marchandises. Des enjeux énergétiques et d’aménagements industriels sont entre autres à l’ordre du jour.

Selon Claude Comtois, professeur de géographie à l’Université de Montréal, la « numérisation » du fleuve Saint-Laurent serait également un élément clé de la stratégie. « Ça implique, dit-il, de monitorer une quantité incroyable d’informations, dont les données environnementales et climatiques, la fluidité des bateaux, d’où ils viennent, ce qu’ils transportent, etc. L’objectif est de propulser l’axe laurentien dans le XXIe siècle. »

La Stratégie maritime vise à positionner le Québec comme la porte d’entrée vers les grands marchés du nord-est de l’Amérique du Nord.

Des pôles en attente

La mise en place de trois importants pôles logistiques est encore à l’ordre du jour au Québec. Leur création dépend de plusieurs facteurs.

L’un des pôles logistiques, prévu aux Cèdres, dans Vaudreuil-Soulanges, est sur la glace, car le site ciblé par le gouvernement (300 hectares appartenant au CP) n’est pas disponible. Toutefois, des changements de zonage ouvrent la porte à la construction de nouveaux entrepôts à valeur ajoutée, comme celui de Canadian Tire.

Quant à la création et à l’aménagement du pôle logistique de Contrecœur, ils sont conditionnels à la construction du terminal de conteneurs du port de Montréal à Contrecoeur, a expliqué le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI).

Par ailleurs, en marge du Plan d’action en économie numérique (PAEN), le MEI souhaite mettre en place un pôle logistique en commerce électronique à Montréal. Les détaillants, grossistes et fabricants québécois associés au commerce électronique pourraient en bénéficier.