Urbania a 20 ans. L’âge de raison pour ce porte-voix d’une juvénile irrévérence.

« C’est l’âge de la raison au niveau entrepreneurial, oui, parce qu’effectivement, on a bâti quelque chose », constate posément son président et cofondateur Philippe Lamarre. « On est rendus 80 personnes à Montréal. On n’est plus le petit projet avec juste huit amis autour d’une table. On est devenus une vraie entreprise avec des activités dans plusieurs secteurs. »

Outre son emblématique magazine, uniquement numérique depuis 2020, le Groupe Urbania s’est lancé dans la production audiovisuelle, la création de contenu multiplateforme, les produits médiatiques dérivés. Un bureau a été ouvert à Paris il y a trois ans.

Urbania 20, un livre qui retrace son parcours à grand renfort d’illustrations et de graphisme éclaté, vient justement de paraître, sous la vive plume de Tatiana Polevoy.

« Mais j’ose croire que ce n’est pas l’âge de raison, dans le sens que je pense que la marque URBANIA est encore frondeuse, a encore envie de brasser la cage », ajoute aussitôt le dompteur de traditions et d’idées reçues.

À preuve : le 10 octobre, le Groupe va annoncer la création d’une agence de représentation de talents. De « créateurs de contenus numériques », plus précisément.

« C’est un autre phénomène dans le monde des médias : maintenant, les individus qui ont des fortes présences sur les réseaux sociaux deviennent des minimédias, explique Philippe Lamarre. C’est comme un média qui est porté par un individu. Il y a des gens qui appellent ça des influenceurs. Nous, on appelle ça des créateurs de contenus intelligents. »

On suppose que cet adjectif s’applique aussi bien à créateur qu’à contenu.

Nommée Valides, la nouvelle entité est lancée en partenariat avec l’agence de gérance et de représentation Hainault.

Pour la toujours pétulante, mais désormais vénérable entreprise, c’est une manière de se brancher sur la force vive de la jeunesse.

« Le but est d’être près des jeunes talents qui ont des audiences sur les réseaux sociaux, de faire des collaborations avec eux et de les accompagner dans le développement de leur carrière », décrit Philippe Lamarre.

« C’est galvanisant parce que justement, la jeunesse nous force à nous remettre en question. En vieillissant, on est plus attaché au confort. La jeunesse, c’est l’inconfort, c’est le challenge, c’est refuser le statu quo. Moi, ma façon de me botter le derrière, c’est de m’accrocher à la jeunesse et d’en faire un projet. »

Voir grand dans le petit

Urbania voit grand dans les petits formats. Peu de temps avant de fonder une agence pour ces minimédias que sont les influenceurs, l’entreprise avait lancé le minimagazine hebdomadaire Urbania pour appareils mobiles, appelé fort justement Micromag.

Visitez le site de Micromag

« On ramène les sujets magazine, mais avec des usages qui ressemblent à Snapchat, Instagram ou TikTok, avec des vidéos à la verticale. »

C’est aussi une manière de continuer à s’attirer de jeunes lecteurs (car ce n’est pas antinomique).

En quête de jouvence

Designer graphique de formation, Philippe Lamarre avait grandi dans une famille d’entrepreneurs.

« J’avais vraiment un tempérament de rebelle. J’étais indomptable, je n’aimais pas l’autorité. »

Dans la mi-vingtaine, il avait lancé sa propre agence, pour s’apercevoir que chaque client « était en quelque sorte son patron ».

« Donc, dans une fuite perpétuelle de l’autorité, j’ai lancé un magazine en me disant qu’enfin, j’aurais un projet où je pourrais exprimer ce que j’ai envie d’exprimer sans contrainte. »

Mais on ne peut se garder de toute autorité. La plus contraignante est peut-être celle du marché. Une revue n’existe pas sans lecteurs. Un média ne survit pas sans publicité.

Le magazine Urbania ne vivrait plus de ses seuls revenus propres.

« Comme groupe, Urbania est rentable, on est solides. Mais si j’isole le média tout seul, c’est sûr que ça prend un moteur économique derrière, qui est l’espèce de savant mélange qu’on fait entre la production audiovisuelle, le studio de création de contenu et toutes nos activités de services et de publicité. »

Urbania a donc 20 ans. Et un lectorat qui prend peut-être de l’âge lui aussi, de la même manière que le public du (regretté) Michel Louvain avait vieilli avec lui.

« C’est sûr que c’est un défi de renouveler son audience, reconnaît Philippe Lamarre. Il y a des gens de la première heure qui regardent ce qu’on fait aujourd’hui et qui ne se reconnaissent plus.

« Et effectivement, c’est le cas, parce qu’à part Hugo Meunier, qui est notre sage en résidence, la plupart de nos journalistes sont jeunes. Ils ont des préoccupations de gens de leur âge. »

Des préoccupations, des méthodes de travail et des manières d’être qu’ils partagent justement avec le lectorat cible des 25 à 35 ans.

« Il faut accepter que parfois, il y a des choses qui ne sont pas parfaites du premier coup, que des erreurs seront faites. Ça fait partie de la façon de faire, et il faut l’accepter comme patron », constate le patron.

« Les valeurs de la nouvelle génération ne sont pas à 100 % alignées avec les miennes, admet-il. Moi, j’ai 48 ans. »

Mais Lamarre n’est pas largué.

« J’aime mieux me faire bousculer par des jeunes que devenir un vieux chialeux qui est peu nostalgique de la bonne vieille époque. »

Nouveau et étonnant siège social pour ALI Excavation

ILLUSTRATION FOURNIE PAR ALI EXCAVATION

ALI Excavation entame cet automne la construction de son nouveau siège social. Le toit de l’édifice accueillera une surface de dek hockey, un gazon synthétique multisport, une piste d’athlétisme et un terrain de basketball.

Le Groupe ALI Excavation fait surgir de terre son nouveau siège social. L’entreprise de Salaberry-de-Valleyfield entame cet automne la construction d’un imposant complexe qui abritera son parc de 400 appareils. Pour l’occasion, l’engagement de l’entreprise à favoriser la santé et le bien-être de ses employés atteindra un nouveau sommet, en l’occurrence le toit de l’édifice : on y trouvera une surface de dek hockey, un gazon synthétique multisport, une piste d’athlétisme, un terrain de basketball avec gradins et divers aménagements de terrasse… Les bureaux administratifs occuperont trois étages largement vitrés à l’avant du complexe. Le tiers de sa superficie de 30 500 pi⁠2 (2835 m⁠2) sera réservé à un usage récréatif. On y trouvera notamment un gymnase intérieur et une scène dotée d’éclairage et d’appareillage technique, devant laquelle s’étendra un parterre de 300 places. Conçu par la firme D3 Architecture, l’édifice vise une certification LEED. Un investissement de 25 millions.

Levio acquiert SOLJIT

PHOTO FOURNIE PAR LEVIO

La firme de services-conseils en affaires et technologies Levio a acquis la firme montréalaise SOLJIT, spécialisée dans le soutien à la transformation numérique.

Elle s’est sans doute conseillé cette acquisition à elle-même : la firme de services-conseils en affaires et technologies Levio a acquis la firme montréalaise SOLJIT, spécialisée dans le soutien à la transformation numérique. SOLJIT a notamment développé une expertise reconnue dans la plateforme Salesforces de gestion de relations clients (ou GRC, rien à voir avec les experts en gestion de relations malfaiteurs). L’acquisition permet à Levio d’élargir ses capacités en GRC et de bonifier sa gamme de services en technologie marketing. Depuis sa création en 2014, l’entreprise québécoise a connu une croissance spectaculaire. Avec l’ajout de la centaine d’employés de SOLJIT, elle compte maintenant plus de 2000 conseillers répartis dans 12 bureaux situés au Canada, aux États-Unis, au Maroc, en Inde et en France.

À vos marques, prêts…

Il s’agit d’aider les entreprises à prendre leurs marques. L’Association des agences de communication créative, autrement connue sous l’élégant, mais abscons sigle A2C, vient de lancer la deuxième édition de son Guide de sélection d’agence. Ce document accompagne les entreprises dans le choix – éclairé, bien sûr – d’une agence de marketing à même de répondre à leurs besoins : identité de marque, campagne publicitaire, réseaux sociaux, analyse de marché… Ce guide « indépendant, gratuit et objectif » fournit une aide précieuse, notamment pour les PME en mal de moyens et soumises aux pressions inflationnistes, fait valoir l’Association.

Téléchargez le Guide de sélection d’agence

Le chiffre

37

Le gouvernement du Québec a attribué 9,28 millions de dollars pour soutenir 37 projets d’innovation en intelligence artificielle. Ils sont issus d’un appel de projets qui s’est conclu en avril dernier. Une moyenne de 250 000 $ par projet.