Un millier de logements locatifs LEED, sous la nouvelle enseigne Exal. C’est le projet d’envergure que les firmes Construgep et Groupe Mach planifient dans la grande région de Montréal, avec la construction de quatre nouveaux complexes résidentiels.

Actives chacune de leur côté, les firmes Construgep et Groupe Mach multiplient les projets communs depuis une douzaine d’années. Lors de leur premier partenariat, les deux entreprises ont construit des logements abordables à haute efficacité énergétique et ont facilité l’accès à la propriété. Cette fois, 1040 logements locatifs LEED seront répartis dans quatre complexes locatifs stratégiquement situés près de gares et de stations de métro à Montréal, Laval et Longueuil.

Stéphane L’Espérance, président de Construgep, se trouve en terrain connu puisque son entreprise a construit le premier complexe résidentiel de mi-hauteur certifié LEED au Québec, Les Habitations communautaires Loggia, fruit de la transformation de l’ancien hôpital Bellechasse.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Stéphane L’Espérance, président de Construgep, construit entre autres avec Groupe Mach 215 logements communautaires dans Pointe-Saint-Charles. Les deux entreprises seront de nouveau partenaires pour bâtir un millier d’appartements locatifs LEED sous l’enseigne Exal.

« Cela a été une bonne école », souligne le promoteur au parcours atypique, qui a ses racines dans le logement social. Ancien coopérant de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), il a d’abord travaillé sur des chantiers avant de retourner aux études pour devenir architecte.

Il continue d’ailleurs de construire du logement social. Construgep, avec Groupe Mach, bâtit actuellement 215 unités dans Pointe-Saint-Charles (OBNL Habitation Héritage et coopérative d’habitation de la Pointe amicale, avec l’appui de Bâtir son quartier), en visant la certification Novoclimat.

Les deux entreprises s’engagent maintenant dans une nouvelle forme de partenariat.

« On voit ce qu’il se passe et il faut qu’on fasse de quoi collectivement, estime Stéphane L’Espérance, qui songe à l’avenir de ses deux grands enfants. Je pense qu’en tant que promoteurs, on a une responsabilité sociale. Faire du LEED, c’est un pas en avant pour diminuer les gaz à effet de serre. Toute la provenance des matériaux est contrôlée, les déchets sont contrôlés, l’efficacité énergétique est contrôlée. Gérer un chantier, ce n’est pas toujours simple. Il faut faire un effort. »

Je veux aussi conscientiser les futurs locataires, pour qu’ils sachent qu’ils sont dans un endroit qui fait attention à l’environnement. Je veux qu’ils en soient fiers, et ils ne paieront pas plus cher que leurs voisins. C’est un mini-geste qui, additionné à d’autres, fera une différence.

Stéphane L’Espérance, président de Construgep

Un projet « exaltant »

ILLUSTRATION FOURNIE PAR CONSTRUGEP

Les complexes résidentiels de l’enseigne Exal viseront la certification LEED et comporteront de nombreux espaces communs attrayants. Des terrasses seront notamment aménagées sur les toits.

Construgep et Groupe Mach, conjointement avec Geiger Huot Architectes, planifient donc la construction de 1040 logements locatifs, répartis dans quatre complexes stratégiquement situés dans la région de Montréal. Le premier chantier sera celui de l’Exal NDG et démarrera en octobre, près de la gare Montréal-Ouest (207 logements locatifs). Suivra la mise en chantier de l’Exal De la Concorde, près de la station De la Concorde, à Laval, au début de 2024 (268 logements locatifs). La construction de l’Exal Longueuil, près de la gare Longueuil–Saint-Hubert, devrait quant à elle commencer au printemps 2024 (136 logements locatifs). Le complexe le plus imposant sera situé à l’ouest de la station de métro Assomption, rue Sherbrooke Est. La construction de l’Exal Quartier Olympique devrait débuter à l’automne 2024 (429 logements locatifs).

Exal… comme dans exaltant, explique Stéphane L’Espérance, qui s’assure d’offrir deux logements adaptés pour des personnes à mobilité réduite et deux logements adaptables à chaque endroit.

Des jardins collectifs sur le toit, arrosés en récupérant l’eau de pluie, figurent parmi la longue liste des espaces communs qui seront aménagés. Le partage de voitures électriques de divers formats sera aussi proposé.

« C’est le fun de voir des promoteurs qui embarquent dans le processus de certification LEED parce qu’ils sont motivés et non parce qu’ils sont obligés », indique Emmanuel Cosgrove, directeur général de l’organisme Écohabitation, qui accompagne les constructeurs et les promoteurs québécois désirant obtenir la certification LEED pour les habitations.

« Construgep et Groupe Mach s’entourent de concepteurs innovateurs, particulièrement en ingénierie mécanique pour assurer une bonne qualité d’air, avec des moyens qu’on ne voit pas souvent, précise-t-il. Ils font un effort pour dépasser les exigences du nouveau code de la Régie du bâtiment en matière d’efficacité énergétique. Ils font aussi des efforts pour réduire la consommation de l’eau, pour gérer les déchets et pour lutter contre les îlots de chaleur en verdissant autour des bâtiments, mais aussi en projetant de l’ombre sur les immeubles, en plantant des arbres. On remarque toutes sortes de choses qui ne sautent pas aux yeux, mais qui ont un réel impact écologique durable et un impact sur la santé. »

L’attrait de la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) est loin de s’essouffler, constate-t-il. « Les immeubles multilogements urbains visant la certification LEED sont en augmentation dans la grande région de Montréal, même à Laval. Cela bouge aussi beaucoup dans l’Outaouais. Les motivations varient. Des fois, surtout quand ils gardent les bâtiments pour les louer, des promoteurs comprennent que ce peut être rentable d’avoir des immeubles mieux construits, qui exigent moins d’entretien. D’autres fois, les promoteurs veulent juste bien faire. Ils ont des enfants et des petits-enfants et ils pensent à l’avenir de tous. Ils ont une épiphanie et ils font des beaux projets. On ne dira pas non ! »