Amalgame, comme mélange alchimique de métaux. Fusion, dit-on en affaires.

Les bijoux Anne-Marie Chagnon ont acquis les bijoux wellDUNN. Les deux entreprises montréalaises ont été fondées par des créatrices-entrepreneures, Anne-Marie Chagnon pour la première, Dominique Dunn pour la seconde.

Depuis la concrétisation de la transaction, fin février, les cinq membres de wellDUNN ont rejoint la trentaine d’employés d’Anne-Marie Chagnon dans son vaste atelier de la rue Casgrain.

Bien que désormais soudées, les deux entreprises conservent chacune leur âme. C’est-à-dire leur créatrice respective, qui continue à diriger ses propres collections.

« On veut garder deux marques très distinctes. Mon idée n’est pas de… de chagnonniser wellDUNN ! », formule Anne-Marie Chagnon, avec un éclat de rire.

Pourtant, elle ne cherchait aucunement à croître par acquisition.

Jamais vues

Étonnamment, les trajectoires professionnelles des deux créatrices de bijoux ne s’étaient encore jamais croisées.

Toutefois, Julien Proulx, copropriétaire de wellDUNN, avait déjà rencontré le frère d’Anne-Marie, David Chagnon, directeur général de l’entreprise, par l’intermédiaire de la Grappe métropolitaine de la mode. Il lui a fait part de leur intention de se départir de l’entreprise.

« Avec la pandémie, avec l’intention de peut-être débuter une famille, plusieurs facteurs faisaient en sorte que l’entrepreneuriat, dans le contexte où on le faisait, devenait de plus en plus énergivore, explique Dominique Dunn. La motivation était de moins en moins là, et on voulait aussi se libérer de certaines tâches administratives. Pour nous, vendre l’entreprise était une décision de couple et d’affaires en même temps. »

« David m’a proposé l’idée », relate Anne-Marie Chagnon, qui y a immédiatement adhéré. « J’aime les aventures. C’était une façon d’avoir un tremplin vers l’avenir pour les deux marques. » Les deux femmes se sont rencontrées pour la première fois l’automne dernier. « C’était : on s’assoit, on regarde, est-ce qu’on s’entend bien, est-ce qu’il y a un déclic ? »

Déclic il y a eu. « Ça s’est fait extrêmement rapidement, surtout pour une acquisition du genre. »

Car les deux entreprises étaient davantage complémentaires que concurrentes.

Jeune vocation

Anne-Marie Chagnon a fondé son entreprise il y a 28 ans. Sa vocation date de plus loin encore. « Je pourrais dire que ça a commencé dans la petite enfance, mais la décision s’est prise au cégep. J’ai eu ma première employée à ce moment-là. »

Elle en a compté jusqu’à 40. Pendant dix ans, elle a créé des collections pour le Cirque du Soleil, qui les vendait dans ses boutiques.

La conception, la fabrication et le montage sont entièrement faits dans son atelier, doté de sa propre fonderie. Anne-Marie Chagnon combine l’étain, la résine, le verre, le bois, dans des assemblages qui constituent autant de vibrantes petites sculptures.

Depuis les premières idées jetées sur le papier jusqu’à la production, « faire une collection au complet, ça me prend un an », dit-elle.

Elle crée « un alphabet, une nouvelle façon d’écrire, et je vais dire quelle est l’histoire que je veux créer cette année-là ».

Avec cet alphabet plus hiéroglyphique que phonétique, elle et son équipe composent des mots, des phrases, des vers concrétisés dans la matière.

La combinaison des formes, des matériaux et des couleurs leur permet de créer entre 1500 et 2000 articles (SKU) différents chaque année.

L’administration d’une PME qui a compté jusqu’à 40 employés avant la pandémie n’a pas rogné ses ailes créatrices.

« Je viens d’une famille d’entrepreneurs et de créateurs, confie-t-elle. C’était deux choses qui étaient déjà unies au sein de la famille. »

Son père détient une entreprise de machinerie alimentaire. Plus jeune, sa mère avait été maquilleuse pour les effets spéciaux au cinéma.

Mêler l’entrepreneuriat et la création, « pour moi, c’est naturel. La création, c’est vraiment ma passion première. Mais j’aime beaucoup aussi créer l’entreprise. Pour moi, c’est dans la même branche de la créativité ».

Avec la croissance de l’entreprise, la gestion a cependant pris une place prépondérante.

« C’est pour ça que je suis allée chercher mon frère. » Qui faisait déjà carrière en stratégie des affaires.

« On s’est séparé les tâches. J’ai plus pris le côté création et marketing, et il a pris le côté gestion, ce qui m’a fait un grand bien. »

Bien fait

WellDUNN trouve pour sa part son origine en 2011, quand Dominique Dunn, alors à peine âgée de 20 ans et encore étudiante, avait commencé à vendre ses propres bijoux. Son conjoint, Julien Proulx, l’a rejointe en 2017.

Elle conçoit des bijoux délicats, en or et en argent, dont l’assemblage se fait dans son atelier.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Conception de bijou

« S’unir avec Anne-Marie Chagnon, c’était le prospect parfait, selon nous, parce qu’on partage les mêmes valeurs, le même esprit, sans se faire compétition », constate la créatrice.

« Les deux marques ont des clientèles cibles différentes. J’aurais tendance à croire que wellDUNN, c’est les 20 à 40 ans, alors qu’Anne-Marie Chagnon, c’est peut-être plus les 40-60 ans. C’est très complémentaire. »

Une soudure entre deux expertises

En acquérant wellDUNN, Anne-Marie Chagnon s’adjoint un tout nouveau domaine d’expertise… et s’ouvre par conséquent un tout nouveau champ de création.

« Je ne travaillais pas l’argent ou l’or, avec ce que ça implique un niveau de la soudure, indique-t-elle. C’est une des grandes forces de Dominique. Elle fait de la joaillerie, elle offre des bijoux en or plein et en argent vermeil, donc plaqué or. »

« Dans cette acquisition, ajoute-t-elle, il était important qu’il y ait aussi une réciprocité au niveau des valeurs : fabrication locale, création, leadership au féminin et détaillants indépendants. »

Cette réciprocité n’a pas tardé à se manifester.

Un bon départ

Les gens de wellDUNN ont déménagé chez Anne-Marie Chagnon le 20 février dernier. C’était une étape décisive mais délicate, le début d’un long engagement, le moment de se passer symboliquement la bague au doigt.

Ce matin-là, Anne-Marie Chagnon avait pris soin de mettre des boucles d’oreille et un collier wellDUNN. « Dominique est arrivée au bureau et elle avait les mêmes, mais les siens en argent et les miens en or. Pour notre première journée officielle ensemble, on portait les mêmes bijoux. »

Une brillante entrée en matière.

Les cellules solaires de 5N Plus en route pour Jupiter

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

La mission de l’Agence spatiale européenne vers Jupiter, qui a pris son envol le 14 avril en Guyane française, a un lien essentiel avec l’entreprise montréalaise 5N Plus. Sa filiale allemande Azur Space Solar a fourni les cellules solaires de la sonde Juice, qui atteindra la lune Ganymède en 2034. Ses panneaux solaires de 85 m⁠2 sont les plus grands jamais construits pour un engin spatial interplanétaire. Producteur mondial de semiconducteurs spécialisés et d’alliages de haute performance, 5N Plus est issue du rachat par ses cadres de la division Haute pureté de la société minière Noranda, au début des années 2000. Elle emploie quelque 160 chercheurs et spécialistes dans ses installations de Montréal et détient des centres de recherche et de production dans de nombreux pays en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. 5N Plus avait fait l’acquisition d’Azur Space en septembre 2021. Elle était auparavant le fournisseur de germanium de l’entreprise allemande (non, elle ne fournit pas de francium à la France).

Altitude Sports se livre à l’écologie

PHOTO FOURNIE PAR ALTITUDE SPORTS

Les colis seront chargés à bord de camionnettes électriques Ford E-Transit et dans des remorques tractées par des vélos électriques.

Altitude Sports atteint un sommet dans la livraison écologique, en promettant de livrer 110 000 colis à Montréal de façon entièrement électrique en 2023. Pour cet exploit, ce titan du commerce électronique s’associe à la jeune entreprise montréalaise Courant Plus, dont le nom ne fait pas référence à d’athlétiques coursiers pédestres, mais à ses véhicules électriques. Les livraisons s’effectueront à l’intérieur d’une « zone verte », comme l’appelle Courant Plus, où résident plus de 60 % des Montréalais. Les colis seront chargés à bord de camionnettes électriques Ford E-Transit et dans des remorques tractées par des vélos électriques. L’initiative évitera l’émission d’environ 45 tonnes de GES en 2023, calculent ses protagonistes. Ce service est en rodage depuis un an. Altitude Sports prévoit l’étendre à l’échelle canadienne au cours des prochaines années. Fondée à Montréal en 2019, Courant Plus se veut la première entreprise de transport écologique du Québec. L’entreprise de livraison avait pris livraison des deux premières camionnettes électriques Ford E-Transit de Montréal en avril 2022.

Un centre de golf intérieur double sa surface

PHOTO FOURNIE PAR GOLFIN LÉVIS

Centre d’Excellence GolfIn Lévis

Vantardise de golfeur ou carte de pointage vérifiée ? Avec son récent agrandissement, le Centre d’Excellence GolfIn Lévis soutient être devenu le plus grand centre de golf intérieur spécialisé au Canada. Anciennement Zone GolfIn Lévis, l’établissement a pratiquement doublé de taille ce printemps pour passer de 835 à 1485 m⁠2 (de 9000 à 16 000 pi⁠2). Ce déploiement est le résultat d’un investissement d’un million de dollars. Propriété de Dominic Côté, son gestionnaire principal, et d’André Champagne et Pierre Champagne, l’entreprise de Lévis ne comptait pourtant que deux ans d’existence. Le centre agrandi compte cinq zones distinctes – boutique, atelier, lounge, classe de maître… Sa zone d’entraînement réunit 13 simulateurs GolfIn (les plus avancés technologiquement au Canada, disent-ils, voir mise en garde plus haut), fabriqués par l’entreprise beauceronne du même nom.

Le chiffre

11

Nombre de millions qui ont été réunis par l’entreprise de soins de la peau Omy Laboratoires, dans une ronde d’investissement dirigée par Crédit Mutuel Capital, pour étaler ses produits sur le marché américain. Fondée par Andrea Gomez et Rachelle Séguin, Omy compte 27 employés. Bientôt plus.