Still Good nourrit de grandes ambitions : son fondateur Jonathan Rodrigue veut quintupler la production de son usine de (re)transformation alimentaire, pour la faire passer de 1000 à 5000 tonnes par année.

« On n’est plus capables de suivre la demande », constate-t-il.

Il vient de doubler la superficie de son local et d’achever l’installation de nouveaux équipements qui accélèrent et automatisent la production.

« On investit en tout et partout environ 5 millions de dollars cette année », dit-il.

Still Good récupère les résidus de production alimentaire pour les retransformer en produits comestibles, souvent retournés aux entreprises où elle s’est approvisionnée.

« Notre mission, c’est la réduction du gaspillage alimentaire, mais c’est aussi de travailler avec les entreprises pour leur offrir une solution clés en main pour valoriser leurs sous-produits alimentaires », décrit-il avec enthousiasme.

« On ne travaille pas avec des déchets, on travaille avec des sous-produits, précise-t-il. Ce sont des matières qui sont de qualité A1. Elles ont juste besoin d’être retransformées, puisqu’elles sont issues d’un processus de transformation. »

Un exemple ? La drêche, un résidu de céréales issu du brassage de la bière, est récupérée chez les microbrasseurs, puis séchée et réduite en farine chez Still Good. Cette farine peut ensuite être réutilisée dans les cuisines des microbrasseries, vendue en sac aux consommateurs ou employée à la fabrication de biscuits.

De la même manière, Still Good reprend les chutes de production de pain dans les boulangeries et les transforme en chapelure ou en farine. Un sort similaire attend les résidus de production de boissons à l’avoine, les pellicules de grains de café torréfiés et les tourteaux, ces matières provenant de la pression des graines oléagineuses.

« Auparavant, ça allait à l’enfouissement », fait valoir Jonathan Rodrigue.

Still Good a ainsi mis au point un « modèle d’écovalorisation », « éco » pour écologique, mais également pour économique. Pour ces entreprises, « on réussit à transformer ce qui était un coût en revenu ».

Une jeune pousse

La graine avait été semée il y a une vingtaine d’années, alors que Jonathan Rodrigue, lors d’activités bénévoles, distribuait des paniers de nourriture, dont une bonne partie était constituée de résidus ou de surplus alimentaires, autrement voués aux ordures.

« J’avais énormément de difficulté à comprendre pourquoi on avait d’un côté des gens qu’on aidait à se nourrir, et de l’autre des milliers de tonnes de nourriture qui était gaspillée », relate-t-il.

Pour résoudre cette antinomie, il a aidé diverses entreprises à mettre sur pied des programmes de réduction du gaspillage alimentaire, puis a fondé Still Good en 2018.

« Au début de l’entreprise, je louais le local d’un traiteur le soir et les week-ends et je faisais de la farine et des biscuits, raconte-t-il. Le jour, pendant la semaine, je faisais du développement de marché. »

Aujourd’hui, l’usine montréalaise de la rue Casgrain occupe une superficie d’environ 20 000 pi⁠2 et emploie 25 personnes.

Elle produit des matières premières comme des farines, mais également des produits alimentaires finis comme des biscuits et du granola en sac.

« Le modèle est aussi reproductible, souligne son fondateur. Je peux prendre ce qu’on a développé à Montréal, qui est un peu comme notre usine pilote, et aller l’implanter partout à travers le Canada. »

Ou ailleurs.

Des entreprises américaines et des marchés européens ont déjà montré de l’intérêt, assure-t-il.

Jonathan Rodrigue est encore affamé : il prévoit centupler la production, pour atteindre de 100 000 à 150 000 tonnes d’ici quelques années.

« Même si on est déjà en train de faire l’expansion, on sait qu’on va manquer d’espace d’ici deux ans », prononce-t-il. Il envisage déjà un déménagement dans un secteur industriel – un projet d’avenir qui le replonge dans le passé.

« Quand je me revois chez mon petit traiteur, avec mes cuillères à crème glacée en train de faire des biscuits à la main dans mon local loué le soir et le week-end, et que je regarde où on est rendus aujourd’hui, ça me donne espoir. À l’époque, la grande majorité des gens n’aurait jamais cru qu’on serait là où on est aujourd’hui. Moi, j’y crois. »

Et par conséquent, il croît.

PHOTO FOURNIE PAR STUDIO ARTEFACT

Studio Artefact vient d’acquérir une imprimante 3D d’une capacité de 20 m3, « la première au Canada », soutient-elle.

Une imprimante 3D d’une capacité de 20 m⁠3 !

Pour faire bonne impression, mieux vaut impressionner. C’est ce que fait Studio Artefact en annonçant l’acquisition de « la première imprimante 3D avec une capacité de 20 m⁠3 au Canada ». L’appareil est en mesure de produire d’une seule venue une pièce d’un volume de 2 m sur 4 m sur 2,5 m, soit à peu près celui d’un VUS. Fondé à Montréal en 1986, Studio Artefact se spécialise dans la conception et la fabrication de décors et d’expériences immersives sur mesure, pour lesquels elle doit fréquemment produire des éléments de grandes dimensions. Conçue pour ses besoins par une entreprise espagnole, l’impressionnante imprimante lui permettra d’entreprendre des projets à grande échelle, mais également d’offrir des services de prototypage, de réalisation de modèles architecturaux complexes et de production en série aux artistes, urbanistes, architectes et autres entreprises. « On offre déjà nos services de design et fabrication à un vaste éventail de clients dans diverses industries », a expliqué par courriel son directeur du marketing, Guillaume Jacques. « L’acquisition de la machine ne va pas changer notre modèle d’affaires, c’est un nouvel outil qui nous permet de faire des projets et des designs qu’on n’aurait pas pu faire avant. » L’investissement d’environ 750 000 $ a été soutenu par Investissement Québec et PME Montréal.

PHOTO FOURNIE PAR LE GROUPE ARMATURE TRÉPANIER

Armature Nationale, une filiale du Groupe Armature Trépanier, vient d’inaugurer sa nouvelle usine de Rouyn-Noranda. Sabrina et Véronique Trépanier, coprésidentes du Groupe, ont pris la relève de leur père Laurent l’automne dernier.

Nouvelle usine pour Armature Nationale

C’est une forme de génération spontanée : Armature Nationale a fourni l’acier d’armature de sa propre usine. La filiale du Groupe Armature Trépanier vient d’inaugurer sa nouvelle usine de Rouyn-Noranda, construite au coût de 9 millions de dollars. Avec ces nouvelles installations de 24 000 pi⁠⁠2, Armature Nationale entend tripler sa capacité de production et accroître sa présence dans le marché de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. Le terrain, vaste comme sept terrains de football, « a permis de construire l’usine d’acier d’armature idéale, avec un aménagement qui optimise l’efficacité de la production », a précisé Sabrina Trépanier, coprésidente du Groupe Armature Trépanier, dans un communiqué. Armature Nationale avait été acquise en 2016 par le Groupe Armature Trépanier, dont la structure comprend également Les Ferrailleurs du Québec à Saint-Augustin-de-Desmaures, Philippe Trépanier inc. à Saguenay et Acier MC4 à Laval. Sabrina et Véronique Trépanier, coprésidentes de l’entreprise qui emploie 275 personnes, ont pris la relève de leur père Laurent l’automne dernier.

Un appel aux très petits entrepreneurs

Appelons-les des MME : microscopiques et minuscules entreprises. Les entrepreneurs âgés de 5 à 17 ans sont invités à s’inscrire à La grande journée des petits entrepreneurs (LGJPE), une activité qui veut éveiller les enfants à l’entrepreneuriat. Les participants ont accès à un coffre à outils qui inclut des guides et le matériel nécessaire pour les accompagner dans la création et la promotion de leur produit. Leur parcours entrepreneurial trouvera son aboutissement dans une grande fête tenue le 1er juin 2024, au cours de laquelle les jeunes présenteront leurs créations dans un des Marchés des entrepreneurs organisés un peu partout au Québec. Le communiqué cite une jeune femme d’affaires : « Pour la première fois, j’ai pu vendre mes bijoux en personne, servir les clients, petits et grands, en plus de leur parler de mon projet. Ça m’a beaucoup aidée à avoir plus confiance en moi et ça m’a vraiment motivée à continuer mon entreprise », a indiqué María-Valentina, âgée de 9 ans et petite entrepreneure depuis deux ans. En 2023, quelque 8000 petits entrepreneurs avaient participé à la 10édition. Le mouvement Petits entrepreneurs, un organisme à but non lucratif, a été mis sur pied en 2014.

Consultez le site de La grande journée des petits entrepreneurs

7576

Selon une nouvelle étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 7576 PME des secteurs de la construction ou des services sont à risque de perdre l’accès à la déduction pour petite entreprise en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Au Québec, l’accès à cette déduction, qui permet d’obtenir un taux d’imposition de 3,2 %, est conditionnel à la rémunération de 5500 heures, soit approximativement trois employés à temps plein.