Avec les rencontres à Ottawa cette semaine, il ne serait pas étonnant de voir la « réduflation » devenir la principale priorité du ministre François-Philippe Champagne dans le cadre de son plan visant à réduire l’inflation alimentaire. Cependant, le véritable problème réside dans la taxe de vente associée à la « réduflation ».

Deux problèmes ont particulièrement irrité les consommateurs lors de leurs achats en épicerie : les rabais sur les volumes, en particulier pour les personnes âgées et les personnes vivant seules, et le phénomène connu sous le nom de « réduflation » (rétrécissement des produits). Au cours des 12 derniers mois, la réduflation a attiré une attention considérable en raison des hausses substantielles des prix dans les épiceries.

Depuis deux semaines, la chaîne de supermarchés française Carrefour, classée septième au monde, a introduit des étiquettes sur ses étagères pour alerter les consommateurs sur le problème de la réduflation. Comme beaucoup le savent maintenant, la réduflation implique que les fabricants réduisent la taille de l’emballage des produits plutôt que d’augmenter les prix. Carrefour a apposé ces avertissements de prix sur divers produits, dont les chocolats Lindt et le thé glacé Lipton, dans le but de faire pression sur les principaux fournisseurs de biens de consommation tels que Nestlé, PepsiCo et Unilever pour qu’ils abordent ce problème en prévision des prochaines négociations contractuelles.

Carrefour a étiqueté 26 produits avec des avis indiquant que le produit est plus petit qu’auparavant, la plupart de ces réductions ayant eu lieu au cours des 12 derniers mois.

Et cette situation pourrait potentiellement se reproduire au Canada. Au cours de la dernière année, le Canada a été témoin d’au moins 20 cas de réduflation de la part de grands fabricants alimentaires, la plupart d’entre eux attirant une attention médiatique significative.

Le ministre François-Philippe Champagne, qui rencontrait les transformateurs alimentaires cette semaine et qui est engagé dans la lutte contre l’inflation alimentaire et la promotion de la responsabilité de l’industrie alimentaire, a sans aucun doute la réduflation dans sa ligne de mire. L’approche de Carrefour est probablement envisagée pour renforcer la transparence des prix alimentaires. Le ministre a même exprimé son intérêt pour celle-ci, ce qui n’est pas surprenant étant donné sa simplicité, sa facilité de mise en œuvre et son potentiel de popularité auprès des consommateurs qui se sentent trompés et lésés. Ils sont une cible facile pour de telles mesures.

Cependant, la motivation de Carrefour semble être guidée par le désir de faire honte aux fabricants pour obtenir un avantage à la table des négociations, plutôt que de véritablement en faire bénéficier les consommateurs. Il est à noter que les fabricants alimentaires produisent également des produits de marque privée pour les épiceries. Les actions de Carrefour se sont concentrées uniquement sur les grandes multinationales, sans divulguer si certains de ses propres produits de marque privée ont également diminué de taille, ce qui pourrait être perçu comme trompeur. Si le Canada encourageait les épiceries à adopter une approche similaire, elle devrait être mise en œuvre de manière uniforme.

Mais pour aller encore plus loin, Ottawa devrait abolir la « taxe sur les collations ». De nombreux produits ont rétréci ces dernières années, les soumettant à la taxation par l’Agence du revenu du Canada.

Le ministre Champagne devrait préciser que tout aliment vendu au Canada, s’il n’est pas servi, ne devrait pas être taxé, en particulier les produits alimentaires qui sont désormais trop petits pour être considérés comme substantiels. De nombreux consommateurs en sont inconscients, et cela leur coûte quotidiennement au supermarché. Ottawa a les moyens de rectifier cette situation.

Ne soyez donc pas surpris si les étiquettes « réduflation » deviennent une directive pour nos épiceries après l’Action de grâce. Il est très peu probable que nous voyions une surtaxe exceptionnelle ou des contrôles de prix imposés par le gouvernement, car ces mesures entraîneraient des conséquences économiques néfastes. Le ministre Champagne est suffisamment astucieux pour comprendre les implications de telles actions sur notre économie alimentaire.

En attendant, la bonne nouvelle est l’accent mis sur le Bureau de la concurrence, soutenu par le projet de loi C-56. Ce projet de loi a peut-être reçu peu d’attention en raison de l’affaire indienne, de la visite du président Volodymyr Zelensky et du scandale survenu en Chambre, mais c’est précisément ce dont les consommateurs ont besoin. Les consommateurs ont besoin d’assurance et de protection, point. En très peu de temps, le ministre Champagne a bien compris le paysage politique entourant le secteur de l’alimentation. Renforcer l’autorité du Bureau de la concurrence est crucial pour les Canadiens, même si cela sera un processus long qui pourrait s’étaler sur plusieurs années. C’est pourquoi l’étiquetage des produits réduits sera une victoire facilement réalisable pour lui et pour les consommateurs.